Une molécule naturellement présente dans le lait, la nicotinamide riboside (NR), prévient la prise de poids et le diabète, selon une étude publiée dans la revue Cell Metabolism. Elle améliore aussi la performance musculaire et interviendrait sur des processus liés à la longévité. Le lait et sans doute de nombreux autres aliments de consommation courante, dont la bière, contiendraient cette molécule.

Les équipes de Johan Auwerx de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et de Anthony Sauve du Weill Cornell Medical College (New York) ont mené des expériences sur la NR dont il était déjà connu qu’elle favorise indirectement l’activité des mitochondries, les "usines énergétiques" des cellules vivantes, qui utilisent le glucose et les acides gras pour produire l'énergie nécessaire à leur fonctionnement.

Soumises à un régime riche en graisse, des souris ayant reçu la NR durant dix semaines ont connu une prise de poids n’atteignant que 60% de celle des autres souris et elles ne développaient pas de signes de diabète à la différence des autres. La NR améliore la sensibilité à l’insuline, explique Carles Cantó, premier auteur de l’article. Ces souris dépassaient aussi les autres souris de 10% dans les courses d’endurance et une analyse microscopique montrait des muscles plus développés.

Ces résultats sont attribués à la stimulation indirecte de l’activité des sirtuines, des enzymes qui améliorent les fonctions métaboliques liées aux mitochondries, dont la combustion des graisses et les capacités oxydatives des cellules.

Certains des effets du vieillissement seraient réduits par l’amélioration du travail des mitochondries, plusieurs fonctions de l’organisme se dégradant en raison de la baisse d’activité de celles-ci.

Ces travaux devraient avoir de nombreuses implications dans les domaines de la nutrition, du soin de certains troubles et du développement d’ «alicaments», estiment les chercheurs. Il faudrait toutefois que des laboratoires et des entreprises capables de synthétiser la molécule ou de l’extraire s’intéressent à cette molécule, dit Johan Auwerx. À l’heure actuelle, les chercheurs ne peuvent pas mesurer sa concentration dans le lait. Il est donc impossible de déterminer combien il faudrait en boire pour en observer les effets.

Psychomédia avec source: Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Tous droits réservés.