Le glucose (sucre) pourrait protéger contre la neurodégénérescence, selon une étude canadienne publiée dans la revue Aging Cell. Mais ce qui semble bon pour les cellules nerveuses l'est moins pour la santé en général.

Plusieurs maladies neurodégénératives, telles que la sclérose latérale amyotrophique (ou la maladie de Lou Gehrig), la maladie d'Alzheimer et la maladie de Huntington, sont liées au vieillissement. Une des stratégies les mieux connues pour ralentir ce dernier est la restriction calorique.

L'équipe d'Alex Parker de l'Université de Montréal et du Centre de recherche du CHUM a ainsi supposé que la restriction calorique pourrait également retarder la neurodégénérescence. Elle a travaillé dans ce sens avec le ver C. elegans. Or, il n'y avait que peu ou pas d'effet et dans certains cas, un effet négatif.

L'équipe a alors exploré le chemin inverse en traitant les vers avec des niveaux élevés de glucose. À la grande surprise des chercheurs, une réduction importante de la neurodégénérescence a été observée.

Le chercheur fait l'hypothèse que les cellules nerveuses malades ont un déficit en énergie et que le glucose leur fournit cette énergie pour fonctionner normalement. Mais, si les vers présentaient moins de neurodégénérescence, ils étaient en moins bonne santé et vivaient moins longtemps.

Le défi est maintenant, indique le chercheur, de trouver des approches thérapeutiques qui ne cibleront que les cellules nerveuses en évitant les effets nocifs du glucose tels que l'obésité et le diabète.

Pour ce, l'équipe a débuté des expériences sur le ver qui visent à d'identifier les voies génétiques impliquées dans les effets protecteurs du glucose. Il s'agira ensuite de déterminer si ces mécanismes se retrouvent chez l'humain et s'ils sont affectés chez les personnes atteintes de maladies neurodégénératives.

Une étude, publiée en mars dernier, montrait que la résistance à l'insuline au niveau cérébral pourrait être un facteur important de déclin cognitif associé à la maladie d'Alzheimer. L'insuline module l'absorption du glucose par les cellules nerveuses.

Psychomédia avec source: Centre de recherche du CHUM. Tous droits réservés.