Dans une « mise au point sur le bon usage des médicaments en cas de vague de chaleur », datée de juin 2015, l'Agence française du médicament (ANSM) rapporte trois études portant sur la canicule de 2003 en France dont l'une porte également sur la canicule de 2006.

Les deux premières ont été réalisées à partir des données de l’Assurance maladie.

La première, de type cas-témoin, comparait les décès, dans la population des 70-100 ans, pendant la canicule de 2003 à ceux survenus pendant les jours précédant cette vague de chaleur.

Elle montre que la prise d’un psychotrope, en particulier antidépresseur ou neuroleptique (antipsychotique), était associée à une augmentation du risque de décès.

La deuxième étude, épidémiologique, portant sur la consommation de psychotropes chez les personnes âgées de 75 ans et plus pendant la canicule de 2003 révèle des taux de décès et des risques relatifs de décès plus élevés chez les consommateurs de psychotropes, notamment neuroleptiques, en particulier en association à un diurétique (souvent prescrit pour le traitement de l'hypertension).

Enfin, la troisième étude, réalisée par le Centre Régional de Pharmacovigilance de Toulouse, portait sur les effets indésirables graves observés chez des personnes de plus de 70 ans qui ont été recensés dans la base nationale de pharmacovigilance. Elle a comparé les étés 2003 et 2006 au cours desquels est survenue une vague de chaleur aux étés de référence 2004 et 2005.

« Les effets indésirables graves liés à la chaleur sont significativement plus fréquents en 2003 et 2006 comparés à la période de référence. L’augmentation des décès associés à un médicament, observée pendant l’été 2003, n’est pas retrouvée pendant l’été 2006. Cette différence pourrait être la conséquence de la prise de conscience générale des risques liés à la chaleur et de la mise en place de mesures sanitaires suite à l’épisode caniculaire de 2003. »

« Les médicaments les plus souvent imputés dans ces effets indésirables graves sont » :

  • les diurétiques (hypertension) ;
  • les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (hypertension) ;
  • les antidépresseurs sérotoninergiques;
  • les inhibiteurs de la pompe à proton (anti-reflux) ;
  • la digoxine (insuffisance cardiaque et troubles du rythme cardiaque) ;
  • les benzodiazépines (anxiolytiques, somnifères) ;
  • les hypoglycémiants oraux (diabète) ;
  • les sartans (hypertension) ;
  • les antagonistes calciques (hypertension) ;
  • les bêta-bloquants (hypertension).

(Voyez : Quelles sont les classes de médicaments pour le traitement de l'hypertension ?)

Dans cette « mise au point », l'ANSM dresse aussi une liste de classes de médicaments et de médicaments particuliers qui, « d’un point de vue théorique » peuvent affecter, par différents mécanismes, l'adaptation de l'organisme à la chaleur.

Psychomédia avec source : ANSM.
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