Le magazine 60 Millions de consommateurs de l'Institut national français de la consommation (dépendant du ministère de la Consommation) dénonce les dérives d’une alimentation ultratransformée.

Pauvres en matières premières brutes (légumes, fruits, lait, viande…) mais riches en additifs, les aliments « ultratransformés » regorgent d’ingrédients à bas coût, dénaturés pour leurrer notre goût.

« Les ingrédients qui fâchent sont souvent dissimulés derrière des allégations alléchantes », met en garde le magazine.

Quelques exemples :

  • Poudres chocolatées

    « De célèbres poudres chocolatées se présentent comme les meilleures alliées du petit-déjeuner. Nesquik affiche un logo “Opti-déj : fer, vitamine D, zinc”. La préparation a en effet été enrichie en vitamines. Même chose pour Super Poulain qui affiche quatre vitamines et deux minéraux.

    Des arguments porteurs auprès des parents. Mais ne tombez pas dans le panneau du storytelling (récit marketing) ! Aucune mention ne spécifie “riche en sucre” alors que ces produits sont en réalité des bombes de sucre. Nesquik en contient 76 %, Super Poulain 86 %. »

  • Nouilles instantanées

    « “La saveur légumes et sauce soja s’inspire d’une technique culinaire japonaise, le ‘kinpira’, peut-on lire sur le pot de nouilles instantanées Tanoshi. C’est une préparation de légumes d’automne croquants sautés et mijotés dans une sauce soja.”

    Dans ce produit – qui, soit dit en passant, n’a rien de nippon –, il n’y a que 0,4 % de légumes déshydratés. Pour leur donner un semblant de saveur et de texture, pas moins de 12 additifs ont été incorporés. »

  • Des yaourts riches en additifs

    « Même les yaourts ne sont pas épargnés par la colonisation des additifs. Pourtant, la réglementation française (contrairement à celle de l’Union européenne) est particulièrement sévère : pas d’additifs dans les yaourts.

    Le décret du 30 décembre 1988 stipule que les yaourts “peuvent être additionnés des produits suivants : arômes ainsi que, dans la limite de 30 % en poids du produit fini, sucres et autres denrées alimentaires conférant une saveur spécifique”. Il s’agit d’une énumération “positive” : tout ce qui n’est pas mentionné est interdit. Les additifs n’étant pas des denrées, ils n’ont donc pas droit de cité.

    Mais l’industrie laitière a trouvé la parade en fabriquant ses propres règles. Elle s’arroge le droit d’incorporer colorants, édulcorants et “autres additifs” dans des mélanges ajoutés aux yaourts aux fruits. Nous avons ainsi trouvé jusqu’à 12 additifs dans des yaourts sur “lit de fruits”.

    Mais les industriels prétendent ne pas ajouter d’additifs au yaourt lui-même, mais au mélange de fruits. Ce subterfuge dénature un produit supposé simple et bon pour la santé. Les consommateurs (et leurs papilles) sont bernés. Une dérive inadmissible. »

Une étude publiée en février 2018 dans le British Medical Journal, menée avec 105 000 Français, a montré une association entre aliments ultra-transformés et risque de cancer, rappelle 60 Millions. Une augmentation de 10 % de la proportion d’aliments ultratransformés dans l'alimentation était associée à une augmentation de plus de 10 % des risques de développer un cancer au global et un cancer du sein en particulier.

Pour plus d'informations sur les aliments ultra-transformés, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : 60 Millions.
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