« Les sprays aux huiles essentielles se présentent comme “assainissants”, “purifiants”, “rafraîchissants”, etc. »

« En réalité, nombre de ces produits polluent l’air intérieur et exposent les voies respiratoires et la peau à des molécules allergisantes et irritantes », montrent les résultats d'analyses réalisées sur 17 produits (12 sprays et aérosols et 5 diffuseurs passifs) par le magazine 60 Millions de consommateurs de l'Institut national français de la consommation (INC).

Dans les produits analysés, étaient souvent présents du limonène, du géraniol ou du linalool, qui sont des substances parfumantes allergisantes, sans que leur présence soit systématiquement affichée sur l’emballage.

Par ailleurs, même s’ils fonctionnent sans combustion (sans émission de fumée), certains de ces produits, à vaporiser ou à poser, émettent des composés organiques volatils (COV) en quantités parfois très élevées.

L’exposition s’opère par inhalation mais aussi, dans une moindre mesure, au niveau cutané, car les gouttelettes non volatilisées sont susceptibles de retomber sur la peau.

Les tests ont détecté jusqu’à 23 ingrédients indésirables dans deux produits : Puressentiel (spray aérien, 41 huiles essentielles) et Baccide (spray assainissant aux huiles essentielles).

Le meilleur produit, Etamine de Lys, « incorpore certes des substances indésirables, mais elles se retrouvent à des seuils indétectables dans l'air ». Un seul ingrédient indésirable a été détecté. Aucun allergisant.

« Aucune information sur les étiquettes ne permet de distinguer les produits les plus vertueux. »

Au moins un produit sur deux (parmi ceux testés en spray ou en aérosol) est à proscrire, estime 60 Millions de consommateurs.

La docteure Madeleine Epstein du syndicat français des allergologues (Syfal) met en garde contre « un excès d'hygiénisme » qui pousse à utiliser ces produits, rapporte l'Obs.

L'INC vient d'adresser à la DGCCRF, à l’Anses, à l’Ademe et aux ministères concernés, une demande de double étiquetage obligatoire :

  • indiquant la présence des substances potentiellement allergisantes – comme c’est le cas pour les cosmétiques, via la liste des ingrédients ;
  • indiquant l'émission de COV, à l’image de l’étiquetage environnemental désormais en place pour les peintures et matériaux de décoration.

« Plutôt que de désodoriser, aérons ! », conseille l'éditorial du magazine.

Pour plus d'informations sur les huiles essentielles et les allergènes dans les produits courants, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : 60 Millions, L'OBS.
Tous droits réservés.