L’acrylamide, un contaminant à risque pour la santé, est présent dans de nombreuses denrées alimentaires (frites, pain grillé, café, biscuit…).

Elle se forme naturellement dans les aliments riches en amidon et en asparagine (un acide aminé) lors d’une cuisson à haute température (supérieure à 120 °C au gril, au four, rôtis ou frits) et dans un milieu pauvre en eau.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère cette substance comme probablement cancérigène. Des études ont aussi suggéré que l'acrylamide serait neurotoxique et reprotoxique.

En avril 2018, un nouveau règlement européen a fixé des valeurs indicatives plus strictes par catégorie d’aliments.

Des associations de consommateurs de 10 pays (dont Tests-achats en Belgique et UFC-Que Choisir en France) ont vérifié si ces nouvelles mesures (encore trop permissives, estiment-elles) étaient respectées en mesurant la teneur en acrylamide de plus de 500 aliments.

En Belgique, les résultats des analyses « sont rassurants » puisque seuls 4 produits sur 80 affichaient une teneur en acrylamide supérieure aux valeurs indicatives fixées par l’Europe.

Mais il y a encore moyen de faire mieux, estime Test Achats, comme le montrent les biscuits « Smic-Smac » d’Eco Biscuit.

« Après avoir été informée des résultats de nos tests, la firme a décidé de modifier sa recette et la nouvelle formule proposée affiche une teneur en acrylamide 8 fois moins élevée que la précédente.

Cela montre deux choses : qu’il est parfaitement possible d’adapter le processus de production pour diminuer la teneur en acrylamide des produits et que les valeurs de référence actuelles sont trop permissives. Celles-ci devraient être plus ambitieuses afin de réduire encore les taux d’acrylamide et d’arriver à un niveau aussi bas que possible dans le produit final. »

« A l’heure actuelle, aucune forme de sanction directe n’est appliquée à l’encontre des exploitants du secteur alimentaire si les normes fixées par l’Europe ne sont pas respectées », déplore Test Achats. « Ces mesures devraient être contraignantes afin de motiver davantage les producteurs à limiter les teneurs en acrylamide. »

Enfin, les jeunes enfants devraient être mieux protégés.

« En raison de leur faible poids corporel, les enfants et à plus forte raison encore les bébés sont les plus exposés à ce composé toxique. C’est pourquoi la limite fixée pour les aliments comme les biscuits destinés aux moins de trois ans est plus contraignante : les biscuits pour petits de moins de trois ans doivent contenir deux fois moins d’acrylamide que les biscuits et gaufres normales. » Mais « les emballages de nombreux de ces biscuits ou gaufres pour les plus âgés arborent des dessins ou des personnages attrayants et conçus pour attirer l’attention des tout-petits également. »

De son côté, l'UFC-Que Choisir a analysé 83 produits alimentaires. « Même si les résultats sont généralement bons, avec des industriels qui jouent le jeu du contrôle de cette substance, des efforts sont encore à fournir sur certains aliments. »

Pour plus d'informations sur l'acrylamide et la santé, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Test Achats, UFC-Que Choisir.
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