La cannelle, particulièrement sous forme de compléments alimentaires, peut exposer à des surdoses de coumarine, rappelle l'UFC-Que Choisir.

« La cannelle est prisée des adeptes de santé naturelle, pour stabiliser la glycémie, mieux digérer ou encore conserver un poids stable », rapporte l'association.

Il existe des cannelles de diverses origines, rappelle-t-elle. « Celle provenant de Ceylan est majoritaire dans la cuisine, tandis que celles de Chine et d’Indonésie sont plus présentes dans les compléments alimentaires et huiles essentielles. » Or, ces deux dernières sont plus riches en coumarine, une substance potentiellement toxique pour le foie.

L’EFSA a déterminé la dose journalière tolérable (DJT) de coumarine comme étant de 0,1 mg par kg de poids corporel par jour, c'est-à-dire, par exemple, 6 mg pour une personne de 60 kg.

Or, soulignait l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses) dans une expertise publiée en mars 2021, les fabricants de compléments alimentaires de cannelle conseillent d’ingérer de 1 000 à 8 000 mg par jour. Avec de la cannelle de Chine, cela représente 3 à 24 mg de coumarine. Une personne de 60 kg risque donc d’ingérer jusqu’à 4 fois la dose maximale recommandée.

L'Anses a établi qu'« environ 40 % des adultes et 43 % des enfants sont exposés à la coumarine à travers leur alimentation, notamment par la consommation de condiments (herbes, épices), de sauces, de viennoiseries, de pâtisseries, de gâteaux ou encore de biscuits sucrés ». Chez ceux-ci, la consommation de coumarine peut atteindre jusqu’à 20 % de la DJT, hors consommation de compléments alimentaires.

Les surdoses ne sont pas rares, relève l'UFC-Que Choisir. Depuis 2006, l’Anses a recensé 114 signalements.

« La plupart des victimes se plaignent de troubles digestifs (40 %), mais à très fortes doses, la coumarine peut provoquer des atteintes hépatiques graves (cytolyse hépatique, insuffisance hépatique) », rapporte l'association. En temps normal, notre alimentation représente déjà 20 % de la dose maximale. Par précaution, mieux vaut donc privilégier les produits les moins dosés, et s’en passer si l’on souffre d’une maladie du foie. »

Les personnes ayant des antécédents hépatiques devraient éviter non seulement les compléments alimentaires, mais aussi les aliments riches en cannelle, conseille l'Anses.

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Psychomédia avec sources : UFC-Que Choisir, Anses.
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