Parmi la multitude de pains qui se retrouvent sur les tablettes des marchés d'alimentation du Québec, il n'en manque pas qui répondent aux recommandations nutritionnelles touchant la teneur en fibres et en sel, soulignent les auteurs d'une étude publiée en novembre 2021 dans la revue Nutrients.

Mais ce sont les pains salés et pauvres en fibres que les consommateurs choisissent majoritairement, montre cette étude.

Véronique Provencher et ses collègues (1) de l'Observatoire sur la qualité de l'offre alimentaire de l'Université Laval (Québec) ont effectué un recoupement entre deux bases de données. La première, constituée par le magazine Protégez-vous, contient des informations sur la valeur nutritive des pains tranchés offerts dans les épiceries de la grande région de Montréal entre novembre 2016 et mars 2017. La seconde, constituée par la firme Nielsen, porte sur les ventes de pain dans tout le Québec entre octobre 2016 et octobre 2017.

Les analyses, qui ont porté sur 262 produits, montrent que :

  • 27 % des pains offerts dépassent la limite quotidienne recommandée pour la teneur en sel (350 mg de sel par portion de deux tranches) et ces pains représentent 47 % des ventes ;

  • 74 % des pains dépassent la cible de réduction volontaire en sel que Santé Canada a proposée à l'industrie du pain en 2012 ;

  • 46 % des pains offerts n'atteignent pas le seuil recommandé pour les fibres (4 g par portion de deux tranches) et ces pains représentent 73 % des ventes.

« Les pains salés qui contiennent peu de fibres étaient parmi les plus achetés par les consommateurs », constate la chercheure.

Parce que les pains sont beaucoup consommés, une reformulation pourrait « avoir des retombées importantes sur les fibres et le sel consommés par la population ». « Selon l'Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ), la catégorie des pains est celle qui contribue le plus au sel provenant des aliments achetés par les Québécois. C'est presque le quart du total. »

« Certains pains peuvent avoir des airs santé sans livrer la marchandise », souligne un communiqué de l'Université Laval. Ainsi, l'appellation « grains entiers » peut porter à confusion. « Au Canada, il n'y a pas de réglementation concernant l'utilisation du terme “grains entiers”. Un pain peut porter cette mention, même s'il en contient une quantité négligeable », prévient la professeure.

« Les informations nutritionnelles qui figurent sur l'emballage sont notre meilleur outil », rappelle-t-elle.

« Il est préférable de choisir des pains dont la première farine dans la liste des ingrédients est une farine de grains entiers. De plus, il faut consulter le tableau de valeur nutritive et s'assurer que le pain contient au moins 15 % de la valeur quotidienne recommandée en fibres et au plus 15 % du sel et 15 % de gras saturés. »

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

(1) Marie Le Bouthillier, Julie Perron, Sonia Pomerleau, Pierre Gagnon, Marie-Ève Labonté et Marc-Henri Guével ainsi que Céline Plante de l'INSPQ.

Psychomédia avec sources : Université Laval, Nutrients.
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