La carence en vitamine B12 est plus fréquente en prenant de l'âge, principalement en raison d'une capacité réduite d'absorption de la vitamine, indiquent les auteurs d'une étude québécoise publiée en novembre 2022 dans le Journal of Nutrition.

Une carence en vitamine B12 peut entraîner des dommages neurologiques irréversibles.

La vitamine B12 n'est présente naturellement que dans les aliments d'origine animale : viande, volaille, poisson, fruits de mer, œufs et produits laitiers. La biodisponibilité de la vitamine varie toutefois selon les aliments. Les sources alternatives comprennent les aliments fermentés, les aliments enrichis et les compléments de vitamines.

Les personnes âgées sont considérées comme étant à risque pour un faible statut en B12 étant donnés les changements physiologiques liés à l'âge ainsi que la prise de certains médicaments qui peuvent avoir un impact sur la digestibilité de la B12 (par. ex. l'antidiabétique metformine).

Nancy Presse et He Helen Huang de l’Université de Sherbrooke ont, avec leurs collègues (1), voulu vérifier quels aliments avaient le plus d'impact sur la réduction du risque de carence en prenant de l'âge.

Ils ont analysé les données d'une étude québécoise incluant 1753 personnes âgées de 67 à 84 ans suivies pendant quatre ans.

Au cours de ces quatre années, de 21,8 % à 32,5 % des participants présentaient de faibles taux sanguins de la vitamine et de 10,1 % à 12,7 % présentaient une carence.

L'apport médian (une moitié en prenant plus et l'autre moitié en prenant moins) en vitamine B12 était de 3,19 microgrammes par jour. Les principales sources étaient les produits laitiers, la viande, la volaille et les abats.

Puisque l’absorption de la vitamine B12 nécessite du calcium, et comme les produits laitiers sont riches en calcium, l'hypothèse de départ était que ce sont ces produits qui pourraient avoir l’impact le plus marqué, a expliqué Mme Presse à la Presse canadienne.

Et c'est effectivement ce qui a été constaté. « C’est le seul groupe d’aliments qui sortaient comme ayant un impact sur la diminution du risque de déficience », a-t-elle précisé.

Un apport d’environ 1,6 microgramme par jour (μg/jour) de vitamine B12 sous forme de produits laitiers est suffisant pour induire une réduction importante du risque de carence, de l’ordre de 50 à 60 %. Cette quantité correspond à un gros verre de lait. « Une à deux portions de produits laitiers par jour serait probablement suffisant pour induire une diminution marquée du risque de déficience en vitamine B12 chez les personnes âgées », conclut la chercheuse.

Santé Canada, rappelle-t-elle, recommande actuellement aux aînés de consommer 2,4 μg/jour de vitamine B12 (de toute provenance). Toutefois, poursuit-elle, selon les travaux de son équipe, une réduction marquée du risque de carence n'est constatée qu'à partir de 4,8 μg/jour.

« Le 2,4 μg/jour, c’est vraiment trop faible, tout le monde est pas mal d’accord là-dessus. Si on regarde les études et les travaux à travers le monde, souvent on va suggérer entre 5 et 10 μg/jour. »

« On pense que les besoins augmentent, justement en vieillissant, parce que l’absorption est de moins en moins efficace. Donc, peut-être que les 2,4 microgrammes sont corrects quand on a 30 ans, mais plus quand on a 70 ans. »

Cela pourrait vouloir dire que les produits laitiers ont une importance particulière pour les personnes âgées, non seulement en ce qui concerne la vitamine B12, mais aussi pour le calcium, la vitamine D et les protéines, souligne Mme Presse.

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

(1) He Helen Huang, Alan A Cohen, Pierrette Gaudreau, Christiane Auray-Blais, David Allard, Michel Boutin, Isabelle Reid, Valérie Turcot, Nancy Presse.

Psychomédia avec sources : The Journal of Nutrition, The Journal of Nutrition, La Presse canadienne (Le Devoir).
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