Le microbiote intestinal réagit rapidement aux changements dans l'alimentation, selon une étude québécoise publiée en février 2023 dans la revue Microbiome.

Il suffirait de quelques heures pour que des changements alimentaires se répercutent sur la composition du microbiote et sur la quantité de certaines molécules importantes pour la santé qu'il produit.

Frédéric Raymond de l'Université Laval (Québec) et ses collègues (1) ont demandé à 21 personnes en bonne santé de délaisser leur alimentation habituelle pour adopter successivement 3 jours de régime méditerranéen, 13 jours d'alimentation canadienne typique et, à nouveau, 3 jours de régime méditerranéen.

Le régime méditerranéen se caractérise par une plus grande consommation de fruits et légumes, de protéines d'origine végétale et de céréales. Il contient davantage d'acides gras mono-insaturés, d'oméga-3 et de fibres, et moins d'acides gras saturés et de viande rouge.

La composition du microbiote changeait dans les 48 premières heures qui suivaient ces changements. On ne parle pas d'un remodelage majeur du microbiote intestinal, mais plusieurs espèces présentes en faible abondance connaissaient des changements substantiels, précise le chercheur. Comme il y a plusieurs centaines d'espèces de bactéries dans le microbiote et qu'elles produisent des molécules qui passent dans le sang, cela peut induire des modifications physiologiques dans le corps.

L'abondance de certains acides gras (à courte chaîne ou à chaîne ramifiée) produits par le microbiote était modifiée rapidement suite aux changements dans l'alimentation. Ces molécules passent dans le sang et « on croit qu'elles interviennent dans des fonctions métaboliques importantes, notamment le métabolisme énergétique, la santé cardiovasculaire et l'inflammation », indique le chercheur.

Lorsque le microbiote est diversifié au départ, il demeure plus résilient face à des changements alimentaires.

« Notre étude démontre que le microbiote réagit de façon très dynamique aux changements dans l'alimentation », résume le chercheur. « Cela suggère que l'adoption de bonnes habitudes alimentaires produit rapidement des effets bénéfiques, sur le plan moléculaire du moins. Nos résultats suggèrent également que les personnes qui s'alimentent bien en général peuvent s'écarter temporairement de leurs bonnes habitudes sans que leur microbiote soit trop affecté. »

(1) Isabelle Bourdeau-Julien, Sophie Castonguay-Paradis, Gabrielle Rochefort, Julie Perron, Benoît Lamarche, Nicolas Flamand, Vincenzo Di Marzo, Alain Veilleux.

Pour plus d'informations sur le microbiote et la santé, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Université Laval, Microbiome.
Tous droits réservés.