Des médicaments couramment prescrits pour dormir sont associés à un risque de décès quatre fois plus élevé, selon une étude américaine publiée dans le British Medical Journal. Ils sont également associés à un risque de cancer plus élevé de 35% chez ceux qui en prennent le plus.

Ces médicaments incluent :
- les benzodiazépines, comme le témazepam (Normison, Restoril);

- les non-benzodiazépines, comme le zolpidem (Stilnox, Ambien et génériques) eszopiclone (Lunesta) et zaleplon (Sonata);
- les barbituriques;
- les sédatifs antihistaminiques.

Daniel Kripke du Scripps Clinic Viterbi Family Sleep Center (Californie) et ses collègues ont analysé les données concernant 10 529 personnes, âgées de 54 ans en moyenne, ayant reçu des ordonnances de médicaments pour dormir. Elles étaient comparées à 23 676 de personnes, ne prenant pas de médicaments pour dormir, choisies pour être similaires aux premières selon différents facteurs incluant l'âge, le sexe, les facteurs de mode de vie et les conditions de santé.

Les personnes qui prenaient du zolpidem, du temazépam ou d'autres hypnotiques avaient un risque de mortalité plus de 4,6 fois supérieur. Même chez celles qui en prenaient peu (18 doses ou moins par an), le risque de décès était 3,5 fois plus grand. Pour celles qui prenaient le plus de ces médicaments, le risque était 5 fois plus élevé.

Les études qui montrent une association ne montrent pas nécessairement un lien de cause à effet, rappellent les chercheurs. Mais ces résultats sont en concordance avec ceux d'études précédentes dont certaines avaient notamment montré un risque accru d'accidents de la route et de chutes liés à ces médicaments.

Les chercheurs estiment que ces résultats devraient inciter à rechercher d'autres moyens de favoriser le sommeil que les médicaments, tels que la thérapie cognitive, les changements au mode de vie, les habitudes favorisant le sommeil, le respect de l'horloge biologique, la relaxation... Apprendre à suivre son rythme circadien, commente le chercheur, ne requière pas de prescription.

Quand l'insomnie est une conséquence de problèmes tels que la dépression, recommande-t-il, le trouble psychologique devrait être traité plutôt que de traiter le trouble du sommeil avec des médicaments qui peuvent s'avérer dommageables.

Psychomédia avec sources: Scripps Clinic, BMJ. Tous droits réservés.