Une étude québécoise, publiée dans la revue Sleep, avait pour but de mieux comprendre les différences entre cauchemars (qui provoquent le réveil) et mauvais rêves (qui ne provoquent pas le réveil).

Montréal Geneviève Robert et Antonio Zadra de l'Université de Montréal ont demandé à 572 répondants de rédiger un journal de leurs rêves pendant 2 à 5 semaines.

Ils ont ainsi recueilli le récit de près de 10 000 rêves et analysé le contenu de 253 cauchemars et 431 mauvais rêves.

Les agressions physiques, ont-ils constaté, sont les thèmes les plus souvent rapportés dans les cauchemars alors que les mauvais rêves sont surtout hantés par des conflits interpersonnels.

La mort ou la menace sont des thèmes très courants dans les cauchemars. Parfois, c'est une impression de menace ou une ambiance dramatique qui provoquent le réveil.

La peur est absente des scénarios du tiers des cauchemars et de la plupart des mauvais rêves. Les émotions ressenties sont plutôt la tristesse, la confusion, la culpabilité, le dégoût...

Les cauchemars ont une portée affective plus grande que les mauvais rêves. Rêves, mauvais rêves et cauchemars apparaissent en continuité, avec une gradation dans l'échelle dramatique. Ils semblent procéder du même processus affectif et neurocognitif, estiment les chercheurs. Comment et lequel ? Cela reste encore à définir.

Les rêves se produisent le plus souvent durant la phase du sommeil paradoxal, laquelle se produit généralement de 3 à 5 fois par nuit. La plupart des dormeurs oublient aussitôt le contenu de leurs songes ; les grands rêveurs s'en souviennent plus facilement. De 5 à 6 % de la population déclare faire des cauchemars.

L'origine du cauchemar récurrent peut être un évènement traumatisant. Des soldats de retour du front, par exemple, revoient parfois, dans leurs rêves, des scènes qui les ont marqués. La consommation ou le sevrage d'alcool ou de psychotropes peuvent aussi expliquer la fréquence ou l'intensité des cauchemars. Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) classe les cauchemars dans la catégorie des parasomnies habituellement associées au sommeil paradoxal.

Des traitements peuvent aider à surmonter les cauchemars. « Par des techniques de visualisation, la personne apprend à modifier le scénario d'un ou de plusieurs de ses cauchemars et à répéter le nouveau scénario à l'aide d'une technique d'imagerie mentale. Cela peut être par un geste salvateur – l'avatar décide d'affronter l'agresseur – ou par le recours à des moyens surnaturels – Superman arrive à la rescousse... Pourquoi pas ? On est en plein milieu d'un rêve ! »

Comment les rêves préparent à affronter les peurs

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Psychomédia avec source : Université de Montréal.
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