Les épisodes d'humeur anormale, c'est-à-dire de manie ou de dépression majeure, chez des personnes atteintes de trouble bipolaire peuvent être prédits par leurs pensées et des comportements actuels, selon une étude britannique publiée dans la revue Psychological Assessment.

Les personnes atteintes de la maladie sont sujettes à des variations d'humeur extrêmes, allant de sommets émotionnels aux affres de la dépression.

Warren Mansell et ses collègues des départements de psychologie des Universités de Manchester et de Lancaster ont mené cette étude avec 50 personnes atteintes de trouble bipolaire suivies pendant un mois. Leurs pensées et leurs comportements étaient liés à aux sautes d'humeur à venir même en tenant compte dans l'analyse des antécédents médicaux.

«Les personnes qui avaient des croyances extrêmes sur leurs états d'âme - par exemples, que leurs humeurs étaient complètement hors de leur contrôle ou qu'elles devaient restées actives tout le temps pour éviter de devenir un échec - ont développé plus de troubles de l'humeur en l'espace d'un mois», explique le chercheur.

Alors que celles qui considéraient leurs émotions comme une réaction normale au stress et pouvaient simplement les laisser passer ou savaient qu'elles pouvaient gérer leur humeur, allaient bien un mois plus tard.

Ces résultats sont encourageants, disent les auteurs, pour les psychothérapies, telles que la psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC), qui visent à aider les gens à parler de leurs humeurs et à changer leurs pensées à leur sujet, commentent les auteurs.

Ces derniers ont mis au point une nouvelle forme de TCC, qu'ils ont nommé TEAMS (pour Think Effectively About Mood Swings). Elle vise à améliorer les thérapies existantes en mettant l'accent sur les problèmes actuels, comme la dépression, l'anxiété et l'irritabilité et en aidant à fixer des objectifs globaux.

L'objectif de cette nouvelle approche est d'encourager les personnes atteintes de trouble bipolaire à accepter et à gérer une gamme d'émotions normales, comme la joie, la colère et la peur. Elle se rapproche ainsi de l'approche dite de pleine conscience en psychologie cognitive.

Psychomédia avec source: University de Manchester
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