Dans la plus grande étude génétique sur le trouble bipolaire à ce jour, une équipe internationale, dont les travaux sont publiés en mai 2021 dans la revue Nautre Genetics, a identifié 64 régions du génome contenant des variations d'ADN liées à un risque accru de la maladie, ce qui représente plus du double de celles précédemment identifiées.

Le trouble bipolaire, caractérisé par des épisodes récurrents d'humeur anormalement élevée et d'humeur dépressive, est une maladie mentale héréditaire dont les causes sont complexes.

L'équipe internationale du Psychiatric Genomics Consortium a analysé le génome de près de 415 000 personnes, dont plus de 40 000 souffraient de troubles bipolaires.

« Il est bien établi que le trouble bipolaire a une base génétique substantielle et l'identification des variations d'ADN qui augmentent le risque peut donner un aperçu de la biologie sous-jacente à la maladie », explique Niamh Mullins, professeur adjoint de génomique psychiatrique à l'Icahn School of Medicine at Mount Sinaï. Des variations augmentant le risque sont impliquées dans la communication entre les cellules cérébrales et dans la signalisation au moyen du calcium.

« Les résultats suggèrent que des médicaments, tels que les inhibiteurs calciques qui sont déjà utilisés pour le traitement de l'hypertension artérielle et d'autres affections du système circulatoire, pourraient être étudiés comme traitements potentiels du trouble bipolaire, mais il est important de noter que des recherches futures visant à évaluer directement si ces médicaments sont efficaces sont essentielles. »

L'étude met aussi en évidence un chevauchement de la base génétique du trouble bipolaire avec celle d'autres troubles psychiatriques et confirme l'existence de sous-types partiellement distincts génétiquement du trouble. Le trouble bipolaire de type I présente une forte similitude génétique avec la schizophrénie et le trouble bipolaire de type II est plus proche de la dépression majeure.

Ce travail a permis de classer par ordre de priorité certains gènes et variations spécifiques qui peuvent maintenant être étudiés dans des expériences de laboratoire afin de mieux comprendre les mécanismes biologiques par lesquels ils augmentent le risque de trouble bipolaire, explique Ole Andreassen, professeur de psychiatrie à l'hôpital universitaire d'Oslo

« Les connaissances biologiques acquises dans cette étude pourraient, à terme, conduire à la mise au point de nouveaux traitements ou d'approches de médecine de précision permettant d'identifier les patients présentant un risque génétique élevé et susceptibles de bénéficier de stratégies de traitement ou d'intervention ciblées », souligne le communiqué du Mount Sinaï.

Le Psychiatric Genomics Consortium (PGC) est un consortium international de scientifiques qui se consacre à l'étude des bases génétiques des troubles psychiatriques. Il comprend plus de 800 chercheurs, issus de plus de 150 institutions de plus de 40 pays.

Pour plus d'informations sur le trouble bipolaire, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Mount Sinai, Nature Genetics.
Tous droits réservés.