Une étude préliminaire, publiée dans la revue Alcohol and Alcoholism, montre une efficacité du baclofène (Lioresal) à de très fortes doses contre l'alcoolisme. Cette étude ouvre la voie à un essai clinique randomisé contre placebo .

Cette étude, coordonnée par le Pr Philippe Jaury (université Paris-Descartes), a été menée avec 181 personnes ayant une consommation excessive d'alcool. Il a été possible d'évaluer les résultats chez 132 d'entre elles. Après un an de traitement, 80 % sont devenues abstinentes (78) ou consommateurs modérés (28). Des effets secondaires, notamment une forte somnolence, sont apparus, surtout en début de traitement.

Le baclofène est un relaxant musculaire, de plus en plus utilisé hors AMM (autorisation de mise sur le marché) en France dans le traitement de la dépendance à l'alcool. De 20 000 à 30 000 personnes en France prendraient le médicament pour des problèmes d'alcool, selon le Pr Jaury.

Le taux de réussite au bout d'un an avec les deux médicaments principalement utilisés actuellement, naltrexone (noms commerciaux : ReVia, Depade, Nalorex, Vivitrol) et acamprosate (Aotal ou Campral), est estimé entre 20 et 25%.

C'est en raison d'une analogie structurale avec le neurotransmetteur GABA, dont le rôle serait important dans les addictions, que le baclofène pourrait être efficace contre l’alcoolo-dépendance.

En juin dernier, l'Afssaps a publié un point d'information dans lequel elle met en garde contre l'utilisation du baclofène dans le traitement de l’alcoolodépendance, mentionnant notamment des risques d'effets secondaires indésirables possibles.

Psychomédia avec sources: Alcohol and Alcoholism, Le Figaro. Tous droits réservés.