Le tribunal correctionnel de Paris a débouté jeudi les producteurs de sel qui poursuivaient en diffamation un chercheur de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Dans un article publié en 2006 (« Scandale alimentaire : sel, le vice caché »), le chercheur, Pierre Meneton, attirait l'attention sur les conséquences de l'excès de sel dans l'alimentation. Il y affirmait que "le lobby des producteurs de sel et du secteur agroalimentaire était très puissant" et "désinformait les professionnels de la santé et les médias".

Pour le tribunal, "il ne s'agit que de l'évocation d'une question d'ordre général sur l'utilisation excessive d'un produit naturel qui, quelle que soit sa pertinence, ne dépasse pas les limites autorisées de la liberté d'expression dans une société démocratique".

Selon le chercheur l'excès de sel est responsable de 100 décès par jour en France par maladies cardio-vasculaires favorisées par l'hypertension.

L'OMS (Organisation mondiale de la santé) a récemment publié un rapport recommandant la réduction de la consommation de sel à moins de 5 grammes par jour. Selon l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), 4 g de sel sont suffisants pour combler les besoins quotidiens d'un adulte. L'Académie de médecine estime que les besoins nutritionnels n'excèdent pas 3 grammes de sel par jour.

Les Français en consommeraient de 8g à 12g par jour.

Les experts estiment qu'une proportion variant entre 75% et 90% de la consommation de sel provient des aliments transformés. le sel ajouté en cuisinant et à table ne compterait ainsi que pour 10% à 25%. D'où l'importance de lire les étiquettes des aliments.

Le sel est un goût acquis, disent des spécialistes. Cela peut prendre environ 3 semaines quand on diminue sa consommation, pour se réhabituer au goût naturel des aliments.

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