L’omniprésence du fructose dans les aliments serait un facteur important de l'épidémie d'obésité, estiment des chercheurs.

Une nouvelle étude, publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), apporte un argument de plus dans ce sens. Contrairement au glucose, le fructose agit très peu sur les régions cérébrales qui régulent l’appétit, montre-t-elle.

Le fructose est préféré au glucose dans les aliments industriels en raison de son plus grand pouvoir sucrant et parce qu’il améliore l’apparence et la texture des aliments cuits au four, mentionne Le Devoir.

Le saccharose et le sirop de maïs, qui en contiennent particulièrement beaucoup, figurent ainsi parmi les ingrédients de diverses boissons et d'une multitude d’aliments.

Le fructose est métabolisé différemment du glucose. Il stimule beaucoup moins la production d’insuline, qui favorise la satiété au niveau cérébral et émousse la valeur de récompense attribuée à la nourriture. Le fructose induit aussi une sécrétion plus faible d'une hormone de la satiété, le glucagon-like polypeptide 1 (GLP-1). Dans des études chez des rongeurs, l’administration de fructose dans le cerveau, à proximité du centre du contrôle de l’appétit, amenait à manger plus, alors que celle de glucose freinait la consommation de nourriture.

Robert S. Sherwin de l’Université Yale et ses collègues ont évalué les effets du fructose et du glucose sur diverses régions du cerveau impliqués dans l'appétit et la satiété chez 20 personnes à l’aide de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) après qu'ils aient pris une boisson à saveur de cerise sucrée avec du fructose ou avec du glucose.

Le glucose, mais non le fructose, réduisait l’activité de plusieurs régions qui régulent la sensation de faim en déterminant l’état métabolique de la personne et celui de ses systèmes de la motivation et de la récompense. Des prises de sang montrait aussi que le fructose entraînait une élévation plus faible des niveaux d’insuline et de GLP-1 que le glucose.

Dans un éditorial accompagnant l'article, Jonathan Purnell, de l’Oregon Health Science University (Portland), voit dans ces résultats une confirmation que le fructose favorise une plus grande consommation alimentaire.

Des études précédentes ont aussi suggéré qu'à calories égales, le fructose ferait prendre plus de poids que le sucre.

Psychomédia avec sources: Le Devoir, WebMD Tous droits réservés