Une étude, publiée dans le British Food Journal, a comparé les connaissances sur les gras alimentaires des Français, des Québécois et des Américains. Les Français, dont le taux d'obésité (12%) est trois fois plus bas que celui des Américains (35%) et deux fois plus bas que celui les Canadiens (23%), étaient beaucoup moins instruits à ce sujet.

Maurice Doyon, de l'Université Laval, et ses collègues Laure Saulais, Bernard Ruffieux (France) et Harry Kaiser (États-Unis) ont soumis plus de 300 consommateurs français, québécois et américains, interceptés à la sortie d'épiceries, à un questionnaire évaluant leurs connaissances sur les gras alimentaires.

Les répondants français indiquaient ne pas connaître la réponse à 43 % des questions, comparativement à 13 % des Québécois et 4 % des Américains. Par exemple, 55 % disaient ignoré le pourcentage de gras du lait entier, comparativement à 5 % des Québécois et 4 % des Américains. La même tendance était observée concernant le contenu en gras du beurre, de la margarine et des huiles végétales.

Lorsque les participants tentaient une réponse, le taux de bonnes réponses était le plus élevé chez les Américains, suivis des Québécois. 6 % des Québécois, 9 % des Américains et 17 % des Français ignoraient dans quel sens vont les recommandations touchant les gras saturés et insaturés.

Les Français ne se soucient pas des nutriments contenus dans les aliments, estime le professeur Doyon. "Il se peut que les Américains soient davantage exposés aux messages nutritionnels en raison de la prévalence de l'obésité dans leur pays", dit-il. "Une information décortiquée des aliments peut conduire les consommateurs à considérer les aliments en fonction de leur contenu en gras, en glucides et en calories et risque de leur faire perdre de vue le portrait d'ensemble. Il faudrait peut-être recentrer l'information sur ce qu'est un repas sain, complet et équilibré", ajoute-t-il.

Une étude américaine, publiée en 2008, faisait l'hypothèse que les Français tiennent mieux compte des indices internes de la faim et de la satiété que les Américains pour expliquer qu'ils ne prennent pas autant de poids que ces derniers, malgré les baguettes, fromages, pâtes et pâtisseries qui font partie de leur alimentation.

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