Deux modèles explicatifs du trouble d'anxiété généralisée (TAG) sont soutenus par les recherches, exposent les auteurs d'une étude québécoise présentée au congrès de la Société Québécoise pour la Recherche en Psychologie en 2011: le modèle de l’intolérance à l’incertitude et le modèle de la régulation émotionnelle dysfonctionnelle.

Le modèle de l’intolérance à l’incertitude représente l'approche traditionnelle en psychologie et thérapie cognitivo-comportementale.

Il est composé de 4 variables cognitives et comportementales :

  • L'intolérance à l’incertitude
  • Les croyances erronées sur l’inquiétude (sur-estimation de son utilité…)
  • L'évitement cognitif
  • La perception inefficace des problèmes

Le modèle de la régulation émotionnelle dysfonctionnelle est composé de 4 variables émotionnelles :

  • L'expérience émotionnelle de forte intensité
  • La faible compréhension de ses émotions
  • La réactivité négative à son expérience émotionnelle
  • L'utilisation de stratégies inadaptées de gestion de ses émotions

Caroline Ouellet de l'Université Laval et ses collègues (1) ont mené cette étude, avec 647 adultes recrutés parmi les étudiants et le personnel de l’Université Laval, pour déterminer la contribution de ces deux modèles pour expliquer la tendance à s’inquiéter et les symptômes somatiques du trouble TAG.

Les résultats indiquent que l'anxiété généralisée semble mieux expliquée au moyen de ces deux modèles plutôt que d'un seul.

Les variables cognitives et comportementales (modèle de l'intolérance à l'incertitude) seraient plus performantes pour expliquer la tendance à s’inquiéter que les variables émotionnelles (modèle de la régulation dysfonctionnelle) mais elles sont de performance égale pour prédire les symptômes somatiques.

Ces résultats appuient un modèle, mentionnent les chercheurs, qui décrit deux types de réactions face à une menace : l’intolérance à l’incertitude et l’intolérance à l’activation émotionnelle (« arousal »).

Plusieurs thérapies cognitives récentes visent le développement d'une meilleure acceptation des émotions et une meilleure tolérance à ces dernières.

(1) Martin D. Provencher, Frédéric Langlois et Patrick Gosselin, respectivement de l'Université Laval, de l'Université du Québec à Trois-Rivières et de l'Université de Sherbrooke.

Psychomédia avec sources : Caroline Ouellet et coll., Explication des inquiétudes et des symptômes somatiques du trouble d’anxiété généralisée : évaluation de la complémentarité de deux modèles conceptuels, Caroline Ouellet et coll. (2011), Variables cognitives, comportementales et émotionnelles impliquées dans la prédiction des symptômes du trouble d’anxiété généralisée.
Tous droits réservés.