Des études menées avec des jumeaux ont montré que les facteurs génétiques pourraient expliquer de 35 à 50% de la variance dans les niveaux de bonheur. Une étude (2008) souvent citée, menée avec des jumeaux identiques et non identiques (1) suggérait que les gènes pourraient expliquer environ 50% de la variance dans les traits de personnalité qui contribuent au bonheur. L'autre 50% serait lié au mode de vie et aux circonstances de la vie. Les gènes en cause ne sont toutefois pas encore identifiés.

Des études ont aussi montré que les femmes auraient tendance à être plus heureuses que les hommes bien qu'elles aient aussi des niveaux plus élevés de troubles de l'humeur et de troubles anxieux.

Une étude, publiée dans la revue Neuro-Psychopharmacology & Biological Psychiatry, identifie un premier gène qui serait lié au bonheur chez les femmes et pas chez les hommes.

Henian Chen de l'University of South Florida et ses collègues ont mené cette étude avec 345 personnes. Les femmes qui portaient une copie d'une variante d'un gène rapportaient des niveaux plus élevés de bonheur. Le lien était encore plus marqué pour celles qui en portaient deux. Ce lien n'était pas observé chez les hommes.

Le gène de la monoamine oxidase A (MAOA) est connu pour être impliqué dans la régulation de l'humeur en contrôlant l'activité d'une enzyme qui dégrade les neurotransmetteurs sérotonine, dopamine et noradrénaline (qui font partie de la famille des monoamines). Une faible expression de ce gène favorise des niveaux élevés de ces neurotransmetteurs. Les femmes portant ce gène pourraient avoir tendance à être plus résilientes face aux stress, notent les chercheurs.

Chez les hommes, des études précédentes ont lié ce gène à des caractéristiques négatives telles que l'alcoolisme, l'agressivité et le comportement antisocial. Le gène a même été surnommé gène du guerrier. Les chercheurs font l'hypothèse que la testostérone mitigerait les effets positifs de ce dernier chez les hommes.

Plusieurs gènes devraient être liés à la personnalité, à l'humeur et au bonheur (il n'y a aucune raison de croire que les facteurs génétiques jouent un plus grand rôle chez les femmes comme le rapportent plusieurs médias) et plus de recherches devraient être menées pour les identifier, estiment les chercheurs.

Quelques biomarqueurs ont été identifiés, mentionnent-ils, des études ayant notamment montré un lien entre le transporteur de la sérotonine (5-HTT) et la satisfaction de vie et un lien entre l'estime de soi et un gène régulant un récepteur de l'ocytocine.

(1) Parce que les jumeaux identiques ont exactement le même bagage génétique, alors que ce n'est pas le cas pour les jumeaux non identiques, il est possible en comparant les résultats des deux groupes de calculer dans quelle mesure un trait particulier est influencé par la génétique.

Psychomédia avec sources: University of South Florida, Progress in Neuro-Psychopharmacology & Biological
Psychiatry
. Tous droits réservés.