Les femmes qui ont des emplois dans lesquels elles ont peu d'opportunité de contrôler la façon dont elles travaillent ou d'utiliser leurs habiletés ont un risque accru de diabète de type 2, selon une étude canadienne publiée dans la revue Occupational Medicine. Ce lien n'était pas constaté chez les hommes. Le manque de contrôle sur son travail est connu comme constituant un facteur de stress important qui contribue à l'épuisement professionnel (burnout).

Peter Smith de l'Université de Toronto et ses collègues ont analysé des données concernant 7 443 employés, âgés de 35 à 60, ans suivis pendant 9 ans. Le risque de diabète était doublé chez les femmes ayant peu de contrôle sur leur travail. 19% des cas de diabète chez les femmes pourraient être attribuables à ce facteur.

Ce qui représente une proportion plus élevée que celles attribuables au tabagisme, à la consommation d'alcool, au manque d'activité physique et à l'alimentation, mais moins élevée que celle liée à l'obésité (42%) qui constitue le principal facteur de risque du diabète.

Des explications possibles de ce lien sont de deux natures, soulignent les chercheurs: (1) des réactions physiologiques au stress telles que des perturbations des systèmes neuro-endocrinien et immunitaire et la production accrue ou prolongée de cortisol et d'hormones du système nerveux sympathique; et (2) des réactions comportementales au stress impliquant notamment les choix alimentaires et l'activité physique. Le sommeil est également un facteur lié à la fois au stress et au diabète.

Plusieurs études, notamment, ont montré que le stress porte à consommer des aliments plus gras, sucrés et caloriques.

L'étude ne prouve toutefois pas, étant donnée sa nature observationnelle (et non expérimentale), que le lien entre stress et diabète soit de nature causale, d'autres facteurs n'ayant pas été pris en compte pouvant possiblement contribuer à l'expliquer.

Une étude publiée en 2010 montrait également que le manque de contrôle au travail était lié au risque de maladies cardiovasculaires. Les femmes qui avaient un travail exigeant avec peu de contrôle sur leur activité avaient un risque presque 2 fois plus élevé de souffrir d'un infarctus que celles qui avaient des emplois moins exigeants avec plus d'autonomie.

Une étude publiée en 2011 montrait que le manque de reconnaissance au travail, qui est aussi un facteur important de stress, était lié à l'hypertension.

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