Mise à jour : Qu'est-ce qu'un trouble dissociatif ? Quels sont-ils ? (DSM-5).

Ce qui suit décrit les troubles dissociatifs, selon le DSM-IV (1). Celui-ci a été remplacé, en 2013, par le DSM-5. Voyez plutôt : Qu'est-ce qu'un trouble dissociatif ? Quels sont-ils ? (DSM-5).

Les troubles dissociatifs sont caractérisés, selon le DSM-IV (1) par la survenue d'une perturbation touchant des fonctions normalement intégrées, comme la conscience, la mémoire, l'identité ou la perception de l'environnement.

Cinq troubles dissociatifs sont identifiés : l'amnésie dissociative, la fugue dissociative, le trouble dissociatif de l'identité, le trouble de dépersonnalisation et trouble dissociatif non spécifié.

L'amnésie dissociative
L'amnésie dissociative est caractérisée par une incapacité à évoquer des souvenirs personnels importants, habituellement traumatiques ou stressants, cette incapacité ne s'expliquant pas par une mauvaise mémoire.
La fugue dissociative
La fugue dissociative est caractérisée par un départ soudain et inattendu de son milieu de vie habituel, s'accompagnant d'une incapacité à se souvenir de son passé et d'une confusion concernant son identité personnelle ou bien l'adoption d'une nouvelle identité.
Le trouble dissociatif de l'identité

Le trouble dissociatif de l'identité (auparavant appelé personnalité multiple) est caractérisé par la présence de deux ou plusieurs identités ou « états de personnalité » distincts qui prennent tour à tour le contrôle du comportement du sujet, s'accompagnant d'une incapacité à évoquer des souvenirs personnels. Cette incapacité est trop importante pour s'expliquer par une mauvaise mémoire.

Voici les critères diagnostiques de ce trouble :

A. Présence de deux ou plusieurs identités ou « états de personnalité » distincts (chacun ayant ses modalités constantes et particulières de perception, de pensée et de relation concernant l'environnement et soi-même).

B. Au moins deux de ces identités ou « états de personnalité » prennent tour à tour le contrôle du comportement du sujet.

C. Incapacité à évoquer des souvenirs personnels importants, trop marquée pour s'expliquer par une simple mauvaise mémoire.

D. La perturbation n'est pas due aux effets d'une substance ou d'une affection médicale générale.

N.B. Chez l'enfant, les symptômes ne peuvent pas être attribués à des jeux d'imagination ou à l'évocation de camarades imaginaires.

Le trouble de dépersonnalisation

Le trouble de dépersonnalisation est caractérisé par un sentiment prolongé ou récurrent de détachement de son propre fonctionnement mental ou de son propre corps, l'appréciation de la réalité demeurant intacte.

On observe souvent différents types d'anesthésie sensitive, un manque de réaction affective, un sentiment de perte de contrôle de ses actes, notamment de ses propres paroles. La dépersonnalisation est une expérience relativement courante et le critère C (voir plus bas) s'avère déterminant pour le diagnostic. Environ la moitié des adultes ont vécu un épisode unique et bref de dépersonnalisation à un moment de leur vie, avec généralement pour facteur précipitant un stress intense. Près de 40% des personnes hospitalisées pour des troubles mentaux vivent une expérience de dépersonnalisation transitoire.

Voici les critères diagnostiques de ce trouble :

A. Expérience prolongée ou récurrente d'un sentiment de détachement et d'une impression d'être devenu un observateur extérieur de son propre fonctionnement mental ou de son propre corps.

B. Pendant l'expérience de dépersonnalisation, l'appréciation de la réalité demeure intacte.

C. La dépersonnalisation est à l'origine d'une souffrance cliniquement significative ou d'une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants.

D. L'expérience de dépersonnalisation ne survient pas exclusivement au cours de l'évolution d'un autre trouble mental, comme la schizophrénie.

Le trouble dissociatif non spécifié

Le trouble dissociatif non spécifié dont la caractéristique principale est un symptôme dissociatif mais qui ne répond pas aux critères d'aucun des troubles dissociatifs spécifiques. Par exemple, états de dissociation chez les sujets qui ont été soumis à des manœuvres prolongés de persuasion coercitive (lavage de cerveau, redressement idéologique, endoctrinement en captivité).

Il est à remarquer que des symptômes dissociatifs figurent parmi les critères diagnostiques de l'état de stress aigu, de l'état de stress post-traumatique et du trouble somatisation. On ne porte pas le diagnostic additionnel si les symptômes surviennent exclusivement pendant l'évolution de l'un de ces troubles. Également, il est admis et courant que certaines activités d'ordre culturel ou certaines expériences religieuses s'expriment par des états dissociatifs. Elles ne sont pas pathologiques en soi surtout lorsqu'elles n'entraînent ni souffrance significative ni altération du fonctionnement.

(1) DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (« Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders »), publié par l'American Psychiatric Association.