Après la ménopause, non seulement l'hormone œstrogène n'exercerait pas un rôle protecteur contre les risques cardiovasculaires, mais les femmes de plus 65 ans présentant des niveaux sanguins d’œstrogènes élevés auraient un risque accru d'infarctus du myocarde et d'accident vasculaire cérébral (AVC), selon une étude française publiée dans le Journal of American Heart Association. Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de décès chez les femmes.

Les femmes sont moins sujettes que les hommes aux maladies cardiaques avant la ménopause, une différence qui s'estompe après. Une hypothèse prévalente est que cette différence s'expliquerait par le rôle protecteur de l'estrogène dont les niveaux diminuent drastiquement après la ménopause.

Une analyse publiée le mois dernier, réalisée par un organisme gouvernemental américain, contredisait également cette hypothèse en montrant que les traitements hormonaux de substitution (THS) chez les femmes ménopausées, que ce soit du type estrogène seule ou estrogène combinée à la progestérone, augmentaient le risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) et d'événements thrombo-emboliques.

L'étude de Pierre-Yves Scarabin de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et ses collègues portait sur les liens entre les niveaux de l'estrogène naturelle, l'oestradiol, dans le sang et les risques cardio-vasculaires. Ils ont analysé des données concernant près de 6.000 femmes âgées de plus de 65 ans faisant partie de la cohorte de l'Étude des trois cités qui ne prenaient pas de traitement hormonal contre les symptômes de la ménopause.

Le risque d'évènement cardiovasculaire (infarctus, AVC) étaient multipliés par deux chez celles qui présentaient un niveau élevé d’œstradiol 4 ans auparavant. Ce risque était indépendant des autres facteurs de risque tels que le poids, l'hypertension, l'hypercholestérolémie, le diabète et le tabagisme, souligne le chercheur.

Il est préférable d'éviter les traitements hormonaux des symptômes de la ménopause après 60-65 ans, conclut-il. Une conclusion d'autant plus sage que les études récentes continuent de confirmer que tout traitement hormonal augmente le risque de cancer du sein.

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