Le tribunal de grande instance de Paris s'est saisi de la plainte de Marion Larat, 25 ans, qui accuse une pilule contraceptive de 3e génération (Meliane) d'être à l'origine de son handicap. Les plaintes de 30 autres femmes s'estimant victimes de pilules de 3e et 4e générations, qui seront déposées début janvier, seront aussi centralisées au pôle santé de ce tribunal qui décidera d'une ouverture d'enquête préliminaire, d'une information judiciaire ou d'un classement sans suite.

La plainte de Marion Larat pour "atteinte involontaire à l'intégrité de la personne humaine", initialement déposée par ses avocats auprès du parquet de Bobigny, vise le laboratoire Bayer et le directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Mme Larat est handicapée à 65% depuis un AVC.

Ses avocats, Me Philippe Courtois et Me Jean-Christophe, ont annoncé qu'une trentaine de plaintes sont prêtes à déposer et que d'autres sont en préparation.

Aux États-Unis, Bayer a accepté en avril dernier de payer au moins 110 millions $ pour régler 11 000 plaintes concernant ses pilules Yasmin et Yaz de 4e génération (contenant de la drospirénone).

Les pilules de 3e génération sont prises par 1,5 à 2 millions de femmes en France. Celles de 3e génération seront déremboursées à compter de septembre 2013 et celles de 4e génération n'ont jamais été remboursées, les fabricants n'ayant pas déposé de demandes en ce sens.

Plusieurs femmes sont étonnées d'apprendre aujourd'hui les risques d'effets secondaires graves associées aux pilules contraceptives, lesquels sont plus élevés pour celles des dernières générations. Ces effets, soulignent les fabricants et les autorités de santé, surviennent relativement rarement (bien que leur occurence puisse fort bien être sous-estimée).

Combien savent que ces pilules nuisent aussi à la libido et à la sexualité et que cet effet n'est pas rare? Des études, publiées en 2011 et en 2010, confirmant des études précédentes, montraient que les femmes prenant une contraception hormonale ressentaient moins d'excitation, avaient des problèmes de lubrification, ressentaient moins de plaisir, obtenaient moins d'orgasmes et avaient des relations sexuelles moins fréquentes. Une question qui demeurent sous-étudiée, déploraient les chercheurs.

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