Pour aider à changer des comportements relatifs à la santé, les interventions d'approche cognitive qui misent sur l'information, les changements de croyances et d'attitudes fonctionneraient beaucoup moins bien que les interventions d'approche comportementale qui misent sur les stratégies d'action, selon une récente étude publiée dans la revue Patient and Education Counseling.

Connaître les bienfaits de l'exercice pour la santé, par exemple, n'aiderait pas beaucoup à se mettre en action. Les interventions centrées sur les stratégies de changement de comportements seraient beaucoup plus efficaces.
Dans une analyse de 163 études sur les interventions pour favoriser l'activité physique chez les personnes souffrant de maladies chroniques, Vicki Conn et ses collègues de l'Université du Missouri ont trouvé que les approches les plus efficaces étaient celles qui aident à organiser l'action, par exemples:

- fixer des buts très spécifiques et très accessibles
- identifier des stratégies d'auto-supervision (self-monitoring)
- prendre des notes pour suivre ses actions et les résultats
- placer des indices à la vue pour se rappeler une action à poser,...

Par exemple, dans le cas de l'exercice physique, des moyens tels que se fixer comme but d'en faire 20 minutes 3 fois par semaine (et non pas des séances moins abordables d'une heure), suivre ses progrès en les notant, mettre les activités physiques à l'horaire sur un calendrier, laisser ses souliers de marche près de la porte pour ne pas oublier, ... aident à intégrer l'exercice dans la routine quotidienne et permet d'en retirer un sentiment d'accomplissement.

Ces approches de coaching pour l'action aident à se sentir moins envahi à l'idée de faire de l'exercice physique, améliorent la conscience et la motivation de faire des progrès, dit la chercheuse. Dans les études analysées, les interventions comportementales augmentaient l'activité physique des participants de 48 minutes par semaine en moyenne, ce qui est assez pour apporter des bénéfices pour la santé.

En ce qui concerne les changements alimentaires pour la perte de poids, plusieurs études ont montré l'importance d'adapter des stratégies simples mais efficaces. Mais ces stratégies font souvent défaut.

Une étude de Rhonda Anderson, de l'Université de technologie de Queensland, par exemple, a montré que, bien que des participantes, âgées de 51 à 66 ans et ayant un surpoids, étaient désireuses d'améliorer leur alimentation et de devenir plus actives physiquement, elles avaient, pour la plupart, peu de stratégies efficaces pour y parvenir.

Plusieurs études ont visé, dans le cadre de programmes d'amaigrissement, à vérifier l'efficacité de diverses stratégies. Une étude récente montrait par exemple que tenir un journal alimentaire permettait de doubler la perte de poids. Des études ont montré que se peser tous les jours permettait une meilleure auto-régulation.