« Le rêve n'est pas lié au seul état cérébral qu'est le sommeil », explique G. William Domhoff, 81 ans, chercheur en psychologie à l'Université de Californie à Santa Cruz, dans son nouveau livre The Emergence of Dreaming : Mind-Wandering, Embodied Simulation, and the Default Network (2017).

Il est plutôt lié au niveau d'activation cérébrale.

« Les rêves sont des simulations imaginatives, mais largement réalistes de la vie éveillée. » Ils prennent naissance dans les mêmes parties du cerveau qui constituent le réseau dit par défaut, connues pour être les plus actives pendant le vagabondage de l'esprit ou la rêverie diurne (« daydreaming »).

La transition vers le rêve, explique-t-il, se fait par étapes, au fur et à mesure que l'on cesse de prêter attention au monde extérieur. Tout d'abord, le réseau exécutif central, focalisé sur l'extérieur, se désactive. Ensuite les réseaux d'attention réduisent leur activité, dont le réseau de vigilance et de salience qui est toujours prêt à envoyer des « alertes ». Enfin, à mesure que les réseaux sensoriels éliminent la stimulation, les réseaux d'imagerie deviennent plus actifs et l'esprit commence à vagabonder plus intensément.

Les humains passent 20 à 30 % de leur temps d'éveil dans cet état de dérive mentale, indique Domhoff. Neurophysiologiquement, c'est le même processus qui se produit, renforcé, pendant le sommeil.

Réveillés ou endormis, alors que l'activation du réseau par défaut augmente, la puissance du réseau d'imagerie nous fait passer de l'errance mentale à ce que les chercheurs appellent la « simulation incarnée », caractérisée par une imagerie vivide et le sentiment de faire partie de l'action.

« C'est ce qui rend les rêves si réels », souligne Domhoff. « C'est la même chose avec la rêverie. Parfois, on peut le sentir. Le sentiment d'être un participant incarné est ce qui distingue le rêve des autres formes de pensée ».

Pendant le sommeil, l'activation cérébrale fluctue tout au long de la nuit. L'éveil augmente à l'approche du matin, tout comme la rêverie ou le rêve, selon de nombreuses études en laboratoire. Les rêves sont très personnels parce que le réseau par défaut inclut une grande partie du réseau dédié au soi, ajoute-t-il.

« Nous ne rêvons pas de politique, de religion ou d'économie », dit-il. « Partout dans le monde, les rêves sont dominés par des préoccupations personnelles. Plus de 70 % des rêves sont personnels - consistant généralement en représentations théâtralisées de préoccupations personnelles importantes au sujet du passé, du présent et de l'avenir ». La fréquence d'un sujet donné reflète l'intensité de cette préoccupation dans la vie du rêveur.

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Psychomédia avec source : UC Santa Cruz.
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