Après le rétablissement d'un trouble dépressif, anxieux, bipolaire, ou lié à la consommation de substances psychoactives, il est possible de connaitre ce que des chercheurs appellent un bien-être optimal, selon une étude américaine publiée en mars 2022 dans la revue Clinical Psychological Science.

Les chercheurs se sont demandé quelle est la probabilité pour une personne de se rétablir et de vivre un niveau élevé de bien-être psychologique après une psychopathologie majeure.

Afin que les résultats de leur étude soient très significatifs, Andrew R. Devendorf du Département de Psychologie de l'University of South Florida et ses collègues (1) ont établi des critères élevés pour définir le bien-être optimal, soit un rétablissement complet de la psychopathologie (depuis au moins 12 mois), associé à des niveaux élevés de bien-être psychologique (se situer dans le quartile supérieur [25 %] de la population) et à de faibles niveaux d'incapacité fonctionnelle (se situer dans le quartile [25 %] ayant le moins d'incapacité).

Quant au bien-être psychologique, il est défini selon des critères classiques : le fait d'avoir des buts et de trouver du sens à sa vie, l'autonomie, le sentiment de maîtrise ainsi que des relations saines et des émotions positives fréquentes.

Les chercheurs ont analysé des données portant sur un échantillon national canadien représentatif de 23 491 personnes, âgées de 15 à 80 ans et plus, ayant participé à l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2012. Les participants avaient répondu à un test standardisé évaluant le bien-être.

Parmi les participants, 11,3 % avaient déjà eu un diagnostic de dépression au cours de leur vie ; 8,7 % de trouble anxieux généralisé, 0,9 % de trouble bipolaire de type I, 0,6 % de trouble bipolaire de type 2, 8,7 % de trouble lié à la consommation de substances psychoactives. Au total, 33,1 % avaient reçu un diagnostic de trouble mental au cours de leur vie.

Comparativement à 24,1 % des participants sans antécédents psychopathologiques, 9,8 % des participants ayant des antécédents ont atteint un bien-être optimal tel que défini.

Parmi celles-ci, celles dont le trouble était lié à la consommation de substances psychoactives (10,2 %) et celles qui avaient reçu un diagnostic de dépression (7,1 %) étaient les plus susceptibles de connaître un bien-être optimal.

Les personnes souffrant d'anxiété (5,7 %), de bipolarité de type 1 (3,3 %) et de bipolarité de type 2 (3,2 %) étaient moins susceptibles de connaître un tel état.

Le fait d'avoir souffert d'un seul trouble au cours de la vie multipliait par 4,2 la probabilité de bien-être optimal comparativement au fait d'avoir souffert de plusieurs troubles au cours de la vie.

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(1) Todd B. Kashdan, Jonathan Rottenberg, Ruba Rum.

Psychomédia avec sources : Association for Psychologial Science, Clinical Psychological Science.
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