Plus de 70 % des aliments emballés aux États-Unis sont classés comme étant des ultratransformés et ceux-ci représentent environ 60 % de toutes les calories consommées, indiquent les auteurs d'une étude, publiée en juillet 2022 dans la revue Public Health Nutrition, qui montre que les personnes qui consomment beaucoup de ces aliments ont tendance à se sentir plus souvent déprimées ou anxieuses.

Les aliments ultratransformés sont pratiques, peu coûteux, rapides à préparer ou prêts à consommer, mais leur ultratransformation « appauvrit leur valeur nutritionnelle et augmente également le nombre de calories, car ils ont tendance à être riches en sucre ajouté, en graisses saturées et en sel, tout en étant pauvres en protéines, en fibres, en vitamines, en minéraux et en composés phytochimiques », explique Eric Hecht de la Florida Atlantic University.

Ils sont le résultat d'importants « processus physiques, biologiques et chimiques » qui créent des produits déficients en aliments originaux et naturels. Ils contiennent aussi généralement des additifs tels que des arômes, des colorants, des émulsifiants et d'autres additifs ayant une fonction cosmétique. (Qu'est-ce que le « cracking » qui dénature les aliments ?)

Hecht et ses collègues ont mené cette étude avec un échantillon national représentatif de la population des États-Unis. Ils ont évalué la dépression ainsi que le nombre de jours avec un moral bas ou de l'anxiété chez 10 359 personnes issues d'une enquête nationale.

Les chercheurs ont utilisé la classification des aliments NOVA, un système largement utilisé et récemment adopté par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. NOVA tient compte de la nature, de l'étendue et de l'objectif de la transformation des aliments afin de les classer en quatre groupes : les aliments non transformés ou peu transformés, les ingrédients culinaires transformés, les aliments transformés et les aliments ultra-transformés.

Comparativement aux personnes qui consommaient le moins d'aliments ultra-transformés, celles qui en consommaient le plus étaient 80 % plus susceptibles de présenter des symptômes de dépression légère ou plus sévère. Le nombre de journées par mois où elles ne se sentaient pas en bonne forme mentale était plus élevé de 20 % et celui de journées où elles se sentaient anxieuses était plus élevé de 19 %.

Cette étude ne démontre pas que les liens observés sont de nature causale, une explication de ces liens pouvant être que les personnes n'ayant pas un bon moral sont moins enclines à cuisiner et à préparer des aliments sains. Mais, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires, notamment des essais cliniques randomisés, ces données ajoutent des informations importantes et pertinentes à un ensemble croissant de preuves concernant les effets négatifs de la consommation des aliments ultratransformés sur la santé mentale, concluent les chercheurs.

Ces résultats sont en effet en concordance avec diverses études qui ont montré des liens entre l'alimentation et la dépression, dont certains essais randomisés d'intervention.

Des études ont aussi lié les aliments transformés à plusieurs maladies, au vieillissement accéléré et à la mortalité précoce.

Une solution, pas toujours facile à mettre en œuvre, est de cuisiner davantage. (Cuisiner : les bénéfices psychologiques)

Pour plus d'informations sur les aliments ultratransformés ainsi que sur l'alimentation et la dépression, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Florida Atlantic University, Public Health Nutrition.
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