L'humeur pourrait expliquer en partie les liens entre la somnolence diurne et la consommation d'aliments sucrés, selon une étude doctorale en santé publique de l'Université de Montréal.

Les personnes qui ont des problèmes de sommeil et qui, par conséquent, sentent de la somnolence pendant le jour auraient tendance à avoir des troubles de l'humeur. Elles mangeraient alors davantage d'aliments riches en sucre afin de faire le plein d'énergie ou d'atténuer leur mauvaise humeur, voire leur détresse psychologique, indique l'auteur, Jean-Claude Moubarac.

Des doses importantes de sucre peuvent toutefois non seulement favoriser l'obésité mais aussi perturber le sommeil, ce qui peut engendrer un cercle vicieux, estime-t-il.

Il a mené cette étude avec 186 hommes et femmes, âgés de 18 à 60 ans, membres de la communauté arabe de Montréal. Environ le tiers souffraient de somnolence diurne excessive et un peu plus de 10 % obtenaient des résultats élevés à un test mesurant la détresse psychologique.

La communauté arabe catholique a l'un des plus hauts taux d'obésité du Canada, indique le chercheur. Les gens du Moyen-Orient sont friands de sucreries, mais, dans leurs traditions, les aliments comme les biscuits et les gâteaux sucrés n'entrent pas dans le menu quotidien, étant réservées aux occasions spéciales.

Lorsqu'ils immigrent au Canada, ils sont confrontés à une autre façon de vivre. L'environnement et les habitudes de vie réduisent le temps et l'espace pour cuisiner alors que les produits transformés riches en sucre sont largement disponibles et sont prêts à consommés.

La consommation d'aliments sucrés variait en fonction de la somnolence diurne et de la détresse psychologique. Les participants présentant une grande détresse avaient une consommation quotidienne de gâteaux, biscuits, chocolat ou bonbons 45 % plus élevée que ceux dont la détresse était modérée et 68% plus élevée que ceux vivant peu de détresse.

Les personnes qui s'assoupissaient fréquemment pendant la journée consommaient 23 % plus de ces aliments que celles ayant un niveau modéré de somnolence et 54 % plus que celles n'ayant pas de somnolence.

Plus d'études demeurent nécessaires pour vérifier à quel point les liens constatés sont de cause à effet. Il est possible, souligne le chercheurs, que les gens qui souffrent de somnolence diurne consomment des produits riches en sucre non pas pour être de meilleure humeur, mais simplement parce qu'ils ont un plus gros appétit. Des études ont montré que la faim est plus grande le jour suivant une nuit difficile.

Des études futures devraient aussi inclure d'autres variables tels que le nombre d'heures de sommeil.

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