Plus de 4000 médecins de diverses spécialités dans 42 pays d’Europe ont répondu à un sondage du site médical Medscape pour connaitre leur point de vue sur diverses situations en lien avec l’éthique médicale. Voici quelques-uns des résultats présentés par le site en se centrant sur les médecins français.

Il apparaît d'abord qu'une grande partie des médecins sont disposés à ne pas dire toute la vérité sur les effets secondaires des médicaments et des traitements.

À la question "Seriez-vous prêt à relativiser les risques d'une intervention ou d'un traitement que vous croyez bénéfique pour votre patient afin d'obtenir plus facilement son consentement? 43% des médecins français et 56% des cardiologues français estiment qu’il faut savoir relativiser les risques associés à un traitement ou à une intervention pour obtenir l’adhésion d’un patient. Ils se démarquent ainsi des médecins des autres pays d’Europe, où, en moyenne, un médecin sur quatre est de cet avis. Aux Etats-Unis, ils ne sont que 10%.

Concernant les médicaments, les médecins français ont plutôt tendance à croire qu’ils peuvent entretenir des relations avec l’industrie pharmaceutique et leurs représentants sans que leur prescription en soit modifiée. (Les études ont montré le contraire, ndlr)

43% des médecins français estiment qu’il vaut mieux dissimuler une erreur si elle n’est pas préjudiciable comparativement à 37% des médecins européens et 19% des médecins américains.

Mais si l’erreur porte préjudice au patient, les médecins français ne sont plus que 16% à considérer comme acceptable de ne pas la révéler, contre 9% pour les autres pays d’Europe et 3% aux Etats-Unis. Près d’un médecin sur cinq (20%) préfère agir au cas par cas, selon le risque encouru, notamment « pour éviter d’inquiéter le patient » et de renforcer davantage le préjudice.

Dans l’ensemble, les médecins seraient peu enclins à prescrire un traitement sans effet (un placebo) dans le seul but de rassurer le patient. La plupart des médecins favorables (30%) évoquent dans leurs commentaires les bénéfices de l’effet placebo; 46% y sont toutefois opposés, surtout des spécialistes.

S’abstenir d’annoncer un diagnostic grave en situation de fin de vie est une attitude que 44% des médecins français semblent disposés à adopter. Un taux qui se situe dans la moyenne européenne, alors qu’aux Etats-Unis, seuls 21% des médecins adopteraient cette attitude. Plusieurs médecins prêts à restreindre l’information, mais aussi ceux qui prônent à l’inverse la transparence, insistent sur la nécessité de connaitre les attentes du patient envers l’équipe médicale.

Deux médecins sur cinq (40%) estiment que la confidentialité concernant un patient peut être rompue dans l’objectif de préserver la santé d’une tierce personne. Dans le reste des pays européens et aux Etats-Unis, les médecins sont respectivement 59% et 66% à l’envisager. Un tiers s’y oppose fermement, considérant le respect du secret médical incontestable. Dans le reste de l’Europe, ils sont moitié moins (17%) à se montrer ainsi catégorique.

Psychomédia avec source: Medscape
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