L’impact de la consommation de viande rouge ne serait pas limité au risque de cancer colorectal, selon une étude française publiée dans l'International Journal of Cancer.

Des méta-analyses ont amené les grandes « instances internationales d’expertise collective » (1) à conclure que le risque de cancer colorectal est augmenté par la consommation excessive de viande rouge et de charcuterie, rappelle un communiqué de l'Insem.

« C’est en se fondant sur cet état des lieux que le Haut conseil de santé publique français recommande depuis avril 2017 de limiter la consommation de viande rouge (bœuf, veau, porc, agneau, sanglier...) à moins de 500 g par semaine et celle de charcuterie à moins de 150 g par semaine. »

Quelques études portant sur d’autres types de cancers amènent à douter que l'impact de la viande rouge et des charcuteries est limité au cancer colorectal.

En particulier, Mathilde Touvier et ses collègues de l'Inserm ont observé en 2014, dans une étude menée avec quelque 4 700 femmes, un effet des charcuteries sur l’incidence du cancer du sein.

Ces chercheurs publient une nouvelle étude menée avec 61 476 personnes faisant partie de la cohorte NutriNet-Santé et portant sur plus de 1 600 cas de cancers incidents entre 2009 et 2015. Les participants indiquaient tous les 6 mois leurs consommations alimentaires sur 3 jours. La consommation de charcuterie était relativement faible dans cette cohorte.

Le risque de cancer du sein ainsi que de cancer en général augmentait avec la consommation de viande rouge.

Les 20 % de personnes consommant le plus de viande rouge (près de 100 g/jour en moyenne) avaient un risque de cancer accru de 30 % par rapport aux 20 % des personnes en mangeant le moins (40 g/jour en moyenne).

La première étude menée avec 4 700 femmes avait aussi montré que la supplémentation en antioxydants « pourrait compenser, au moins en partie, l’impact de la consommation de viande rouge et de charcuterie sur la survenue de cancer ».

« Ainsi, aucun lien n’est trouvé entre la consommation de viande rouge et le cancer du sein chez les femmes ayant reçu une supplémentation en antioxydants. En revanche, dans le groupe ayant reçu un placebo, ce lien est observé et linéaire : plus la consommation est importante, plus le risque est élevé. Ce résultat concorde avec les effets protecteurs des antioxydants obtenus chez la souris par les chercheurs de l’Inra (unité Toxalim à Toulouse). »

L’objectif des chercheurs de l’EREN est maintenant de définir si une alimentation naturellement riche en antioxydants offre également cet effet protecteur.

Des aliments riches en antioxydants sont, par exemple : le chocolat noir, le thé, les noix, les fruits et légumes (notamment pruneaux, myrtilles ou bleuets, raisins, fraises et baies, brocoli et crucifères, oignons et ail, carottes, épinard…), le vin rouge…

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Inserm, Int J Cancer.
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