L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié le 14 mai, un guide qui présente, étape par étape, les mesures à prendre par les pays pour éliminer les gras trans industriels de l’alimentation, partout dans le monde, à l’horizon 2023.

Chaque année, estime l'OMS, les gras trans entraînent plus de 500 000 décès par maladie cardiovasculaire.

Le communiqué de l'OMS explique :

« Les acides gras trans produits industriellement se retrouvent dans les graisses végétales durcies, comme la margarine et le beurre clarifié, et sont souvent présents dans les produits de grignotage, les aliments cuits au four, et les aliments frits.

Les fabricants les utilisent fréquemment car ils ont une durée de conservation plus longue que les autres graisses. Mais d’autres produits plus sains pourraient être utilisés sans affecter le goût ni le coût des aliments. »

L’OMS appelle les gouvernements à utiliser les 6 mesures stratégiques désignées par l'acronyme anglais REPLACE « pour éliminer rapidement, complètement et durablement de l’alimentation mondiale les acides gras trans produits industriellement ».

Ces mesures sont les suivantes :

  • REview: examiner les sources alimentaires de gras trans et les changements de politiques nécessaires.

  • Promote: promouvoir le remplacement des gras trans par des huiles et des graisses plus saines.

  • Legislate: adopter des lois, ou prendre des mesures réglementaires, pour éliminer les gras trans produits industriellement.

  • Assess: évaluer et suivre la teneur en gras trans dans l’alimentation et l’évolution de la consommation dans la population.

  • Create awareness: sensibiliser les décideurs politiques, les producteurs, les fournisseurs et le grand public aux conséquences sanitaires des gras trans.

  • Enforce: veiller à la bonne application des politiques et des réglementations.

Plusieurs pays à haut revenu ont presque éliminé les gras trans produits industriellement en fixant par la loi des teneurs limites pour les aliments emballés. Certains gouvernements appliquent une interdiction des huiles partiellement hydrogénées, la principale source de gras trans.

Au Danemark, le premier pays à avoir imposé des restrictions sur les gras trans produits industriellement, la teneur des produits alimentaires a fortement baissé et les décès par maladie cardiovasculaire ont baissé plus rapidement que dans les pays comparables de l’OCDE.

La ville de New York a éliminé les gras trans il y a une dizaine d’années, suivant l’exemple du Danemark.

Des gras trans ne sont pas seulement produits industriellement. Ils se trouvent aussi dans les produits laitiers et viandes de ruminants tels que vaches et brebis.

L’OMS recommande que le total des apports en gras trans soit limité à moins de 1 % des apports énergétiques totaux, soit moins de 2,2 grammes/jour pour une alimentation à 2000 calories. Les gras trans augmentent les taux de LDL-cholestérol, un marqueur biologique reconnu du risque de maladie cardiovasculaire, et réduisent les taux de HDL-cholestérol, lequel ramène le cholestérol des artères au foie où il sera excrété dans la bile, souligne l'OMS.

Les régimes alimentaires à teneur élevée en gras trans augmentent le risque de cardiopathie de 21 % et le risque de décès de 28 %. De plus, les gras trans pourraient accroître l’inflammation et le dysfonctionnement endothélial.

L’élimination des gras trans produits industriellement, fait partie des cibles prioritaires du 13e « Programme général de travail » (PGT) qui orientera l’action de l’Organisation dans la période 2019-2023 et sera à l’ordre du jour de l'Assemblée mondiale de la Santé qui se tiendra à Genève du 21 au 26 mai 2018.

Dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, la communauté internationale s’est engagée à réduire d’un tiers, d’ici à 2030, la mortalité prématurée due aux maladies non transmissibles.

Les Nations Unies (ONU) ont également lancé en 2016, une « Décennie d’action pour la nutrition » (2016-2025).

Du 4 mai au 1er juin 2018, l’OMS mène une consultation en ligne en vue d’examiner le projet de lignes directrices actualisées sur la consommation de gras saturés et de gras trans chez l’adulte et chez l’enfant.

Pour plus d'informations sur les différents types de gras et l'alimentation, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : OMS.
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