Certains gras présents naturellement dans les produits laitiers (les « lipides polaires ») pourraient réduire le risque cardiovasculaire en réduisant le taux sanguin de cholestérol LDL (dit « mauvais cholestérol ») et de triglycérides, selon une étude française publiée en juin dans la revue Gut.

Ce qui leur conférerait des bénéfices cardiovasculaires.

L'étude a été menée par un consortium piloté par l’Inra, en collaboration notamment avec l’Inserm et les universités de Lyon 1 et de Clermont Auvergne.

Le communiqué de l'Inserm explique :

« Les produits laitiers sont riches en une variété de lipides : les triglycérides, mais également les lipides polaires, des lipides particuliers qui stabilisent naturellement les gouttelettes de matière grasse et que l’on retrouve en particulier dans la crème et dans le babeurre.

Les lipides polaires ont un rôle physiologique crucial car ils sont des constituants essentiels des membranes cellulaires. Des expériences préalables menées sur des animaux avaient montré les effets bénéfiques des lipides polaires laitiers sur le métabolisme du foie et la régulation du taux de cholestérol sanguin. »

Marie-Caroline Michalski, directrice de recherche Inra, et ses collègues ont vérifié les effets des lipides polaires laitiers sur le profil de risque cardiovasculaire de femmes ayant passé la ménopause et étant en surpoids (CALCUL : Êtes-vous en surpoids ?).

Ils ont mené cette étude avec 58 volontaires qui ont intégré à leur alimentation habituelle des fromages à tartiner plus ou moins enrichis en lipides polaires laitiers grâce à un concentré de babeurre (coproduit issu de la fabrication du beurre).

Après un mois, une réduction significative des taux de cholestérol LDL, de triglycérides et d’autres indicateurs importants de perturbations métaboliques était observée. Les chercheurs ont montré, dans des travaux complémentaires, certains mécanismes dans l’intestin pouvant expliquer les effets observés.

« Certains des lipides polaires laitiers et le cholestérol (aussi bien d’origine alimentaire qu’endogène) formeraient dans l’intestin grêle un complexe qui ne peut pas être absorbé par l’intestin, et qui est finalement excrété dans les selles. »

Ces résultats devraient contribuer à diversifier les ingrédients utilisés par l’industrie agroalimentaire, souligne le communiqué de l'Inserm.

« En effet, les qualités des lipides polaires laitiers pour la texture des aliments, ajoutées à leur effet protecteur potentiel sur la santé, pourraient en faire une alternative de choix à la lécithine de soja utilisée dans de très nombreux produits alimentaires et présenteraient un intérêt dans la valorisation du babeurre. »

Ces travaux ont été partiellement financés par l'industrie. Ils ont été menés dans le cadre du projet ANR VALOBAB fédéré l’interprofession laitière (CNIEL) et 6 laboratoires et centres de recherche. Cette étude, dont les Hospices Civils de Lyon sont promoteurs, a été financée par le PHRC-I VALOBAB.

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Psychomédia avec sources : Inserm, Gut.
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