Consommer moins de viande n'améliore pas forcément l'alimentation, montre une étude québécoise présentée au congrès annuel Nutrition 2022 de l'American Society for Nutrition qui s'est tenu en ligne.

Il faut, bien sûr, que les aliments consommés à la place des protéines animales soient des aliments sains, ce qui n'est pas toujours le cas a déjà montré une étude française récente.

Gabrielle Rochefort et ses collègues (1) ont comparé les habitudes alimentaires de 1147 personnes au Québec en fonction de leur consommation de protéines animales et végétales. Les participants ont répondu, à trois reprises, à un questionnaire de rappel alimentaire de 24 heures.

La consommation de protéines animales

Les participants ont été divisés en quatre groupes selon leur consommation de protéines animales. Ceux faisant partie du quartile inférieur de consommation :

  • consommaient plus de protéines végétales, de grains entiers et d'acides gras polyinsaturés, et moins de sel que les personnes du quartile supérieur ;

  • mais consommaient davantage d'aliments non recommandés par le Guide alimentaire canadien et plus de sucre ajouté.

« Manger moins de protéines animales ne signifie pas nécessairement mieux s'alimenter », résume la chercheuse.

La consommation de protéines végétales

Les participants ont ensuite été divisés en quatre groupes selon leur consommation de protéines végétales. Ceux du quartile supérieur de consommation :

  • consommaient plus de fruits, de légumes, de grains entiers et d'acides gras polyinsaturés ;

  • et consommaient moins de grains raffinés, de protéines animales, de viandes transformées, d'aliments non recommandés par le Guide alimentaire canadien, de sucre ajouté et de sel.

« Le score de la qualité globale de leur alimentation était nettement plus élevé que celui des participants du quartile inférieur ».

« L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture préconise une alimentation durable qui favorise la santé, qui minimise les impacts sur l'environnement, qui est économiquement abordable et qui est respectueuse des habitudes sociales. Pour ces raisons, le remplacement des protéines animales par des protéines végétales est encouragé ».

« Nos résultats suggèrent qu'il vaut mieux adopter un message positif et encourager les gens à consommer davantage de protéines végétales plutôt qu'un message négatif les incitant à réduire leur consommation de viande. On augmente ainsi les chances de faciliter la transition vers une alimentation saine et durable », conclut la chercheuse.

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

(1) Didier Brassard, Julie Robitaille, Véronique Provencher, Simone Lemieux et Benoît Lamarche.

Psychomédia avec sources : Université Laval.
Tous droits réservés.