Une proportion substantielle des végétariens n'ont pas une alimentation très saine, rapporte l'association française de défense des consommateurs UFC-Que Choisir, relayant une étude française publiée en juillet 2020 dans le Journal of Nutrition.

Les chercheurs ont étudié l'alimentation de 19 812 consommateurs de viande, 646 pesco-végétariens (qui consomment du poisson mais pas de viande), 500 végétariens (produits laitiers et œufs mais ni viande ni poisson) et 254 végétaliens (aucun produit d’origine animale).

Globalement, plus ils évitent la viande et les produits animaux, plus les consommateurs ont tendance à les remplacer par des substituts végétaux – boissons végétales, galettes de soja, dérivés de tofu, saucisses, steaks ou nuggets végétaux.

Mais la plupart de ces substituts sont des aliments ultratransformés (AUT), dont les études montrent la piètre qualité nutritionnelle. (Qu'est-ce que les aliments ultratransformés ? La classification NOVA des aliments en 4 groupes)

Leur augmentation dans l'alimentation serait associée à la hausse des maladies chroniques liées à la malbouffe (obésité, diabète, certains cancers, maladies cardiovasculaires…). (Un lien entre la consommation d'aliments ultra-transformés et la mortalité)

Dans cette étude, les AUT contribuent à 33 % des apports énergétiques totaux pour les mangeurs de viande, 37 % pour les végétariens et 39,5 % pour les véganes.

Mais ces moyennes cachent de fortes disparités, explique Benjamin Alles, chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae), relayé par l'association.

« Certains végétariens mangent plus varié et plus équilibré que les consommateurs de viande, avec une alimentation constituée de produits bruts.

À l’autre extrême, il y a de très forts consommateurs d’AUT qui tirent la qualité nutritionnelle vers le bas. »

Les convertis de longue date, rapporte l'association, ont davantage tendance « à être soucieux de leur santé, donc attachés à des menus à base de produits bruts ». « Ils ont davantage d’expérience sur la façon d’équilibrer un repas végétarien, et se sont lancés à une époque où l’offre en substituts végétaux était faible, voire inexistante. À l’opposé, des jeunes fraîchement convertis, souvent pour des raisons éthiques (comme le bien-être animal) mais peu soucieux de l’aspect santé, seraient les plus exposés aux AUT – des produits qu’ils connaissent depuis toujours. »

Pour plus d'informations sur l'alimentation végétarienne et sur les aliments ultratransformés, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : UFC-Que Choisir, Journal of Nutrition.
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