Près de la moitié des compléments alimentaires à base de mélatonine présentent une information aux consommateurs qui n'est pas conforme, selon une enquête menée par la DGCCRF (1) dont les résultats ont été rendus publics en novembre 2022.

La mélatonine, dite « hormones du sommeil », est sécrétée par la glande pinéale du cerveau de la tombée de la nuit à la levée du jour, jouant ainsi un rôle important dans la synchronisation de l'horloge biologique.

Un complément alimentaire doit contenir moins que 2 mg de mélatonine par portion journalière, les produits qui contiennent des doses de 2 mg et plus étant considérés comme des médicaments.

Les allégations santé autorisées

Seules deux allégations de santé relatives à la mélatonine sont autorisées, rappelle la DGCCRF :

  • « La mélatonine contribue à atténuer les effets du décalage horaire ».

    « Cette allégation ne peut être utilisée que pour une denrée alimentaire contenant au moins 0,5 mg de mélatonine par portion et si le consommateur est informé que l’effet bénéfique est obtenu par la consommation d’au moins 0,5 mg juste avant le coucher le premier jour du voyage et les quelques jours suivant le jour d’arrivée à destination. »

  • « La mélatonine contribue à réduire le temps d’endormissement ».

    « Cette allégation ne peut être utilisée que pour une denrée alimentaire contenant 1 mg de mélatonine par portion et si le consommateur est informé que l’effet bénéfique est obtenu par la consommation de 1 mg avant le coucher. »

La teneur en mélatonine

Pour 90 % des échantillons prélevés, la teneur en mélatonine était cohérente avec celle mentionnée sur l’étiquette et l’apport journalier était inférieur à 2 mg/jour.

Cependant, dans près de la moitié des cas (45 %), les étiquettes n'informent pas le consommateur de façon conforme sur la dose nécessaire pour obtenir l’effet annoncé (à partir de 1 mg pour la réduction du temps d’endormissement et de 0,5 mg pour l’effet contre le décalage horaire).

Les informations sur les conditions d'utilisation

Par ailleurs, en 2018, l’Anses (2) a publié un avis sur les compléments alimentaires contenant de la mélatonine qui recommande :

  • de déconseiller cette consommation aux personnes sensibles notamment souffrant de maladies inflammatoires ou auto-immunes, aux femmes enceintes ou allaitantes, aux enfants et aux adolescents, aux personnes devant réaliser une activité nécessitant une vigilance soutenue et pouvant poser un problème de sécurité en cas de somnolence ;

  • de soumettre cette consommation à un avis médical pour les personnes épileptiques, les personnes asthmatiques, les personnes souffrant de troubles de l’humeur, du comportement ou de la personnalité et les personnes sous traitement médicamenteux ;

  • de limiter la prise de mélatonine à un usage ponctuel ;

  • de privilégier les formulations simples n’associant pas la mélatonine à d’autres ingrédients ;

  • de ne pas dépasser la dose de 2 mg par jour de mélatonine.

La DGCCRF a constaté une intégration très hétérogène de ces recommandations. Certaines mentions sont même contradictoires avec celles-ci, notamment en laissant entendre que le produit peut être utilisé chez les enfants.

Dans près de 70 %, contrairement à la recommandation, la mélatonine est associée à une ou plusieurs plantes/extraits de plantes (passiflore, mélisse ou valériane), ce qui peut représenter des risques d'interactions, notamment lorsque d'autres compléments ou médicaments sont pris en même temps.

Les résultats de cette enquête amènent à renouveler l’appel à la vigilance des consommateurs, conclut la DGCCRF.

Dans son rapport de 2018, l'Anses indiquait que 90 cas d'effets indésirables lui avaient été transmis.

Pour plus d'informations sur les traitements de l'insomnie, voyez les liens plus bas.

(1) Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF, France).

(2) Agence nationale française de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).

Psychomédia avec sources : DGCCRF, UFC-Que Choisir.
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