Une activité d'intensité modérée d'une minute, et même moins, quelques fois par jour en vaquant à ses tâches et activités du quotidien réduit les risques de décès prématuré, suggère une étude publiée en décembre 2022 dans la revue Nature Medicine.

Des chercheurs de l'Université de Sydney (Australie) ont mesuré les bénéfices d'une « activité physique vigoureuse intermittente ».

Celle-ci correspond à de très courtes périodes (1 ou 2 minutes) d'activité physique intense pratiquées chaque jour, comme courir pour attraper le bus, faire de la marche rapide pour faire les courses ou jouer à des jeux énergiques avec les enfants.

Trois ou quatre séances quotidiennes d'une minute seulement étaient associées à une réduction de 40 % de la mortalité de toutes causes et de celle liée au cancer, et de 49 % de celle liée aux maladies cardiovasculaires.

L'étude montre qu'il est possible d'obtenir des bénéfices similaires à ceux de l'« entraînement par intervalles à haute intensité » en augmentant l'intensité des activités habituelles de la vie quotidienne, souligne Emmanuel Stamatakis, auteur principal.

La majorité des personnes âgées de 40 ans et plus ne font pas d'exercice régulier ou de sport, mais l'étude montre comment une activité physique fortuite permet de surmonter de nombreux obstacles. « Il suffit d'accélérer le rythme en marchant ou en faisant le ménage avec un peu plus d'énergie ».

Stamatakis et ses collègues ont analysé les données de plus de 25 000 personnes de la cohorte de la UK Biobank qui ont déclaré ne pas faire d'exercice ou de sport durant leurs temps libres et qui ont porté des bracelets avec capteurs de mouvement pendant 7 jours. Elles ont été suivies pendant 7 ans.

  • Environ 89 % des participants pratiquaient une forme d'« activité physique intermittente vigoureuse ».

  • Chez ceux-ci :

    • 93 % des séances duraient moins d'une minute ;

    • les participants faisaient en moyenne huit séances d'une durée allant jusqu'à une minute chacune, pour un total de 6 minutes par jour ;

    • chaque séance durait en moyenne environ 45 secondes ;

    • les gains les plus marqués étaient constatés dans le cas d'environ 4 à 5 séances par jour ;

    • les bénéfices continuaient d'augmenter lorsque la quantité d'exercice était plus élevée ;

    • 11 séances par jour étaient associées à une réduction de 65 % du risque de décès cardiovasculaire et de 49 % de décès lié au cancer comparativement à l'absence d'exercices.

  • Ces résultats sont semblables à ceux obtenus dans une étude menée avec 62 000 personnes faisant régulièrement de l'exercice plutôt que simplement intensifier les activités du quotidien, rapportent les chercheurs.

Appel à une mise à jour des recommandations

L'équipe de chercheurs de l'Université de Sydney, de l'Université d'Oxford (Royaume-Uni), de l'University College London (Royaume-Uni), de l'Université de Glasgow (Royaume-Uni), de l'Université du Danemark du Sud et de l'Université McMaster (Canada) demande que les recommandations des autorités de santé soient mises à jour afin de suivre l'évolution des connaissances.

Les lignes directrices mondiales actuelles impliquent que les bénéfices de l'activité physique sont obtenus par une activité structurée telle que le sport ou la course à pied pendant le temps libre.

Ce n'est qu'en 2020 que les directives mondiales de l'OMS sur l'activité physique et le comportement sédentaire ont reconnu que « toute activité compte » et que la stipulation selon laquelle l'activité doit être accumulée par tranches de 10 minutes a été supprimée.

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Voyez également :

Psychomédia avec sources : University of Sydney, Nature Medicine.
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