La consommation d'aliments industriels ultratransformés est liée à un risque accru de diabète de type 2, selon une étude publiée en février 2023 dans la revue Diabetes Care.

Certains de ces aliments semblent contribuer davantage à l'augmentation du risque.

Jean-Philippe Drouin-Chartier de l'Université Laval (Québec) et ses collègues ont analysé des données provenant de trois grandes enquêtes américaines dans lesquelles quelque 198 600 participants ont répondu, tous les 2 à 4 ans pendant 30 ans, à des questionnaires portant sur leur alimentation.

Les aliments consommés ont été subdivisés en quatre catégories selon leur degré de transformation, allant de peu ou pas transformés à ultratransformés.

« On définit les aliments ultratransformés comme des formulations industrielles fabriquées en grande partie ou entièrement avec des substances extraites des aliments, souvent modifiées chimiquement, et dans lesquelles on retrouve des additifs pour accentuer les saveurs ou prolonger la conservation. Aux États-Unis et au Canada, ces aliments représentent environ le tiers du poids des aliments consommés quotidiennement par la population », précise le professeur Drouin-Chartier. (Qu'est-ce que les aliments ultratransformés ? La classification NOVA des aliments en 4 groupes)

Une association directe entre la consommation d'aliments ultratransformés et le risque de diabète a été observée :

  • chaque hausse de 1 % dans la consommation d'aliments ultratransformés se traduit par une hausse d'un peu plus de 1 % du risque de diabète de type 2 ;
  • le risque des personnes qui se trouvent dans le quintile supérieur de consommation est 56 % plus élevé que celui des personnes du quintile inférieur.

La combinaison de ces données à celles de quatre études européennes qui ont examiné la même question, constituant ainsi une cohorte de plus de 415 500 participants, a conduit à des conclusions similaires. « La taille de l'échantillon et la force de la relation que nous avons observée entre les deux variables suggèrent un lien de causalité », avance le chercheur.

Certains aliments ultratransformés semblaient contribuer davantage à la hausse du risque de diabète :

« C'est le cas des pains blancs, des sauces, tartinades et condiments, des boissons sucrées, des boissons “diète”, des viandes froides et charcuteries et des repas de type prêt-à-réchauffer. On peut donc penser qu'en réduisant la consommation de ces aliments, on réduit le risque de développer un diabète de type 2 ».

Le niveau de transformation des aliments ne se transpose pas parfaitement à leur valeur sur le plan santé, reconnaît le chercheur, mais c'est un indicateur parlant qui permet de passer des messages simples à la population. « Il faut en consommer le moins possible, résume-t-il. Pour favoriser la santé métabolique, il faut manger des aliments frais ou minimalement transformés. »

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Université Laval, Diabetes Care.
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