La fatigue extrême après un effort physique ou mental est l'une des caractéristiques les plus courantes du COVID long, mais les mécanismes pathologiques de cette condition demeurent mal connus.

Une étude néerlandaise publiée en janvier 2024 dans la revue Nature Communications a identifié une cause à cette fatigue.

Elle est liée à une moins grande production d'énergie par les mitochondries dans les cellules musculaires, montrent les chercheurs.

Michèle van Vugt de l'Amsterdam University Medical Center et ses collègues ont mené cette étude avec 25 personnes atteintes de COVID long et 21 participants témoins en bonne santé à qui on a demandé de faire du vélo stationnaire pendant quinze minutes. Des analyses sanguines et des tissus musculaires ont été réalisées une semaine avant l'exercice et un jour après.

Le malaise post-effort

Chez les personnes atteintes de COVID long, l'exercice a provoqué une aggravation à long terme des symptômes qui correspond à ce qui est appelé malaise post-effort. Ce dernier est une fatigue extrême survenant après un effort physique, cognitif ou émotionnel qui dépasse un seuil individuel anormalement bas. (Les symptômes du malaise post-effort qui caractérise le syndrome de fatigue chronique)

« Nous avons constaté diverses anomalies dans le tissu musculaire des patients. Au niveau cellulaire, nous avons constaté que les mitochondries, qualifiées d'usines énergétiques de la cellule, fonctionnent moins bien et produisent moins d'énergie », explique Rob Wüst, coauteur.

Les fonctions cardiaques et pulmonaires ne semblent pas affectées

Il est intéressant de noter, souligne Michèle van Vugt, que les fonctions cardiaques et pulmonaires mesurées pendant le test d'effort étaient normales chez les personnes atteintes de long COVID, ce qui suggère que l'effet durable sur la condition physique n'est pas dû à des anomalies cardiaques ou pulmonaires et que les muscles jouent un rôle important dans le malaise post-exercice.

L'une des théories concernant le long COVID est que des particules de coronavirus peuvent rester dans le corps des personnes qui ont été infectées. « Nous n'en voyons aucune indication dans les muscles pour le moment », précise la chercheuse.

« Le cerveau a besoin d'énergie pour penser. Les muscles ont besoin d'énergie pour bouger. Cette découverte signifie que nous pouvons maintenant commencer à rechercher un traitement approprié pour les personnes souffrant de COVID long », ajoute-t-elle.

Les symptômes du COVID long

Bien que la majorité des personnes infectées par le virus SARS-CoV-2 se rétablissent en quelques semaines, un sous-groupe, estimé à environ une personne sur huit, sera atteint d'un COVID à long terme, selon les chercheurs.

Les symptômes de COVID long, appelés séquelles post-aiguës de COVID ou syndrome post-COVID, comprennent :

  • des troubles cognitifs sévères (brouillard cérébral),
  • de la fatigue,
  • une intolérance à l'exercice,
  • une dysrégulation du système nerveux autonome (dysautonomie),
  • un syndrome de tachycardie orthostatique posturale (POTS),
  • intolérance orthostatique,
  • une aggravation des symptômes après un malaise post-exercice (ou post-effort).

En raison du COVID long, le syndrome de fatigue chronique sort de l'ombre (dossier Inserm)

Faire de l'exercice selon ses propres limites

Faire de l'exercice n'est pas toujours bon pour les personnes souffrant d'un long COVID, indique le communiqué des chercheurs. « Concrètement, nous conseillons à ces patients de surveiller leurs limites physiques et de ne pas les dépasser. Pensez à des efforts légers qui n'entraînent pas d'aggravation des troubles. La marche est une bonne chose, de même que le vélo électrique, pour maintenir une certaine condition physique. N'oubliez pas que chaque patient a une limite différente », explique Brent Appelman, également coauteur.

Syndrome de fatigue chronique : rester dans sa « bulle d'énergie »

« Comme les symptômes peuvent s'aggraver après un effort physique, certaines formes classiques de rééducation et de physiothérapie sont contre-productives pour le rétablissement de ces patients », ajoute M. van Vugt.

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Psychomédia avec sources : Nature Communications, Amsterdam University Medical Center, .
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