L'Institut canadien d'information sur la santé, Santé Canada et Statistique Canada ont publié une première enquête nationale sur la profession d'infirmière visant à cerner les liens entre le milieu de travail et la santé des infirmières.
Les infirmières sont plus stressées que les autres travailleurs canadiens. 31 % ont déclaré vivre un degré élevé de tensions et de contraintes au travail, comparativement à 26 % pour l’ensemble des travailleuses.

Ces tensions et ces contraintes étaient étroitement liées à un état passable ou mauvais de santé physique et mentale, ainsi qu'à des absences prolongées ou fréquentes du travail pour des raisons de santé. Par exemple, 17 % des infirmières et infirmiers qui se voyaient comme très stressés ont déclaré 20 jours et plus de maladie dans la dernière année, comparativement à 12 % de ceux qui percevaient moins de tensions et de contraintes.

Environ 37 % des infirmières et des infirmiers ont révélé avoir eu, dans les 12 mois visés par l'enquête, des douleurs sérieuses au point de les empêcher d'accomplir leurs tâches quotidiennes. Les trois quarts ayant connu des douleurs qui limitaient leurs activités dans la dernière année les imputaient à des facteurs liés au travail.

Environ une infirmière ou un infirmier sur trois a indiqué que, à cause de son état physique, il lui avait été difficile d'assumer sa charge de travail dans le dernier mois. La proportion était d'une personne sur cinq en ce qui a trait à la santé mentale.

Le personnel infirmier était plus susceptible d'avoir été en dépression l'année précédente. C'était le cas d'environ 9 % tant des infirmières que des infirmiers comparativement à 7 % des femmes et à 4 % des hommes dans toute la population occupée.

Près de la moitié du personnel infirmier (46 %) ont indiqué que leur employeur s'attendait à ce qu'ils fassent des heures supplémentaires. Par ailleurs, 3 personnes sur 10 ont travaillé régulièrement des heures supplémentaires rémunérées; la moyenne de ces heures par semaine est de 5. La moitié faisait régulièrement des heures supplémentaires non rémunérées, la moyenne hebdomadaire s'établissant à 4 heures dans ce cas.

Un résultat de première importance est celui de la perception de l'appui que reçoivent les membres du personnel infirmier de leurs collègues. Un nombre élevé et disproportionné (45 % des infirmières et 51 % des infirmiers) par rapport au reste de la population occupée au Canada (33 % des femmes et 32 % des hommes) a déclaré un faible appui de la part des collègues.

En ce qui a trait aux aspects positifs, la vaste majorité a déclaré jouir du soutien de leurs infirmiers ou infirmières gestionnaires et de leurs superviseurs immédiats et se sentir libres d'user de leur propre jugement dans les décisions importantes à prendre.

Dans l'ensemble, 9 infirmières et infirmiers sur 10 ont déclaré entretenir de bonnes relations de travail et bien collaborer avec les médecins. Plus de la moitié ont dit être en mesure de passer du temps avec leurs patients, grâce à des services de soutien suffisants.

Pour cette enquête, près de 19 000 infirmières autorisées, infirmières auxiliaires autorisées et infirmières psychiatriques autorisées.

L'âge moyen des infirmières était de 44,3 ans, et elles travaillaient en moyenne depuis 18,3 ans en soins infirmiers.

Source: Le Quotidien (Statistiques Canada)

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