Le stress au travail est lié à un risque accru d'infarctus, confirme une étude européenne publiée dans The Lancet.

Marcel Goldberg, Archana Singh Manoux et Marie Zins de l'Inserm (1) et de l'université Versailles Saint Quentin ont participé au consortium européen IPD-WORK Consortium (2) regroupant 13 cohortes dans 7 pays européens qui impliquent près de 200 000 participants, dont la cohorte française GAZEL constituée de près de 20 000 employés d'EDF-GDF (Electricité de France, GAZ de France) et des cohortes belge et suisse.

Le stress au travail, qui se présente souvent comme une combinaison d'une forte demande de travail avec peu de marges de manœuvre, était évalué par des questionnaires portant sur divers aspects psychosociaux: excès de travail, demandes conflictuelles, temps restreint pour accomplir les tâches….

La proportion de travailleurs exposés au stress était estimée à 15,3 % (elle varie de 12,5 % à 22,3 % selon les précédentes études). Sur une période de 7 ans de suivi, 2358 événements coronariens ont été recensés.

Les personnes stressées au travail avaient un risque d'infarctus accru de 23 %, et ce, même en tenant compte de facteurs tels que les modes de vie, l'âge, le sexe, le statut socioéconomique et la répartition géographique. 3,4% des infarctus recensés parmi les 200 000 individus étaient attribuables à ce stress.

Des études précédentes menées par l'Inserm avec la cohorte Gazel avaient montré que, chez les employés de EDF-GDF, la dépression chronique ou récurrente semblait liée au statut professionnel et que les absences du travail pour raisons psychiatriques sont liées à un risque de mortalité prématurée, en particulier par suicides.

(1) Institut national français de la santé et de la recherche médicale

(2) Pour Individuel-Participant-Data Meta-analysis in Working Populations

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