Des études récentes ont montré que les sucres ajoutés, en particulier ceux contenant du fructose, sont le principal moteur du diabète de type 2 et du prédiabète, résument les auteurs d'une étude publiée dans la revue Mayo Clinic Proceedings. Ils sont plus dommageables que les autres glucides.

Ils critiquent les recommandations de certaines associations médicales (suggérant que jusqu'à 25% des calories quotidiennes pourraient provenir des sucres ajoutés) qui demeurent beaucoup trop laxistes pour avoir un effet sur l'épidémie actuelle de diabète.

Aux niveaux actuels, la consommation de sucres ajoutés, et de fructose ajouté en particulier, ne peut qu'empirer l'épidémie, disent James J. DiNicolantonio du Saint Luke's Mid America Heart Institute et ses collègues.

"Environ 40% des Américains ont déjà un certain degré de résistance à l'insuline et presque le même pourcentage finira par développer le diabète franc". La consommation excessive de fructose ajouté entraîne une perturbation du métabolisme global et la résistance à l'insuline, disent-ils.

Les autres sucres alimentaires ne contenant pas de fructose semblent moins dommageables à ces égards. Plusieurs études ont montré qu'à calories égales le fructose (contenu notamment dans le sirop de maïs et le sucre de table appelé sucrose) est plus dommageable que le glucose ou l'amidon (qui se trouvent dans les céréales, les farines et les pommes de terre…) en ce qui concerne les niveaux d'insuline et de glycémie. Plus la résistance à l'insuline est déjà installée, plus ces sucres sont dommageables.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande que les sucres ajoutés ne représentent pas plus que 10% de l'apport quotidien en calories. Une proposition qui vise à être réaliste, car, estime l'organisation, une réduction à 5% des calories quotidiennes serait optimale pour la santé. Ce qui représente environ 6 cuillères à thé (30 ml, 24 grammes) pour les femmes et 9 cuillères à thé (45 ml, 36 grammes) pour les hommes. Une canette de boisson gazeuse sucrée en contient souvent 10.

Il a été montré que la réduction à ce niveau (5% des calories) améliore la tolérance au glucose et diminue la prévalence du diabète et des perturbations métaboliques qui le précèdent ou l'accompagnent.

Plusieurs peuvent croire à tort avoir une consommation qui correspond à cette recommandation car le sucre est présent dans de nombreux aliments industriels qu'on ne pense pas nécessairement sucrés et est présent en quantité beaucoup plus élevée qu'attendu dans ceux que l'on sait sucré.

Les auteurs soulignent que le fructose présent naturellement dans les aliments entiers tels que les fruits et les légumes ne pose aucun problème pour la santé. Au contraire, la consommation de fruits et légumes protège contre le diabète et les dysfonctions cardiométaboliques, indiquent-ils.

Aux États-Unis et au Canada, un nouvel étiquetage proposé par la FDA et Santé Canada indique les sucres ajoutés afin que le consommateur puisse les distinguer des sucres se trouvant naturellement dans les aliments.

Les recommandations de santé, estiment les auteurs, devraient être modifiées afin d'encourager à remplacer les aliments industriels transformés, chargés de sucres ajoutés et de fructose (en plus des additifs et des niveaux exagérés de sel), par des aliments entiers comme les fruits et légumes.

Cuisiner à la maison est aussi un très bon moyen de contrôler la composition de ses aliments.

Illustration : Modification à l'étiquetage nutritionnel proposé par Santé Canada.

Psychomédia avec sources: Elsevier Health Sciences, Mayo Clinic Proceedings
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