JE L'AIMAIS

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le déni de la maladie

#28 Posté le par DCF__6532

Bonjour XX,
Je suis fatiquée ce soir mais réponds à ton mail.
Tuu écris : "Je crois que ce n'était pas la crainte de faire du mal à son entourage, je crois qu'il sentait que c'était plus qu'il ne pouvait en supporter. Il avait BESOIN de ce déni total de la maladie pour garder espoir. Il avait besoin de l'ignorer et je n'ai pas su respecter ça dans un premier temps".
JE CROIS QU'IL SENTAIT QUE C'ETAIT PLUS QU'IL NE POUVAIT EN SUPPORTER : je comprends et cela fait écho dans ce que j'ai vécu, dans mon relationnel avec lui. Il ne parlait que très peu de sa maladie et se fachait quand il voyait que je n'étais pas capable de l'aider. Un jour, il m'avait demandé de porter quelque chose de vraiment très lourd avec lui, et je n'ai pas réussi. Alors, il s'est mis de très mauvaise humeur que je ne puisse porter cette charge et comme s'il était devenu fou furieux, il l'a poré tout seul. j'ai cru qu'il allait s'écrouler, son visage était rouge de colère. j'ai eu beacoup de peine à le voir comme cela. Il ne voulait pas accepter qu'il était affaibli et me demandait de l'aider, mais je ne pouvais pas avoir la force d'un homme. Il était en colère contre sa maladie, en colère d'être faible. Alors, il agissait comme quelqu'un qui n' a pas de problèmes : il fumait un peu, alors qu'il n'avait pas le droit; Une façon de dire non, je suis comme les copains, moi aussi j'ai droit de temps en temps de m'en griller une, de boire un petit coup à une fête, quitte à me demander de conduire après. Il ne voulait pas être étiqueté comme malade. Alors, il le faisait oublier à tous, ses amis. Certains amis semblaient ne pas voir : "c'est cool, tout va bien pour lui". Certains de mes "amis" osaiet même dire qu'il se la coulait douce!
Le regard que je posais sur lui,qui le voyait vivre et qui ne pensait pas à sa mort a sans doute été très important pour lui. Il m'a quand même dit qu'il me trouvait exigeante. Je l'ai pris pour moi, bien sûr, alors que ce qu'il voulait dire c'est nqu'il était fatigué, et qu'il ne pouvait plus parler tard. Il avait un besoin incroyable de tout mettre au clair : il fallit que tout, chez lui, soit clair, dans toutes ses affaires personnelles, l'attitude de quelqu'un qui part pour un très grand voyage. Il était comme ça avant mais pas à ce point, cela en était ue obssession, ce qui rendait la relation encore plus difficile.
Personnellement, j'ai vu son état psychologique se dégrader en six mois. Puis, pendant l'été, il est devenu énigmatique. Je l'appelais, il ne répondait plus. Puis, une semaine après, je reçevais une carte postale : il était parti à la campagne et pensais ne plus revenir en ville. C'était une fuite, il voyait moins les médecins, il avait encore beaucoup de capacités physiques mais il semblait être entrée dans une solitude, des têtes à têtes avec lui mêmes; là bas, à la campagne, il a retrouvé des amis : une balade par çi, une balade par là, personne ne semblait rien voir. Il ne montrait aucun signe de souffrance extérieur. Je suis persuadée qu'on ne meurt pas comme ça : il a du sentir des douleurs physiques; Quand même, une fois ou deux fois, il m'a dit : "ca va pas, je me sens mal" mais sur un ton inquiet, très différent. sa famille était loin de lui. Je suis allée le retouver là bas, dans cette camapagne, quelques week ends. Psychoogiquement, c'est inconcevable qu'il ait mis fin à ses jours : inconcevable car il aimait beaucoup trop la vie. Je sens plutôt qu'il a ressenti un gros problème et qu'il s'est dit : "Courage, ça va passer" et que ça le rendait de très mauvaise humeur, tous ces problèmes, ces médecins, ce suivi. durant ces jours où j'allais le retrouver, il m'a d'ailleurs parlé d'une femme, dont je ne me rappelle plus le nom, qui se savait condamnée par une maladie incurable et qui est partie, partie, faire le tour du monde. Aurevoir, c'est le message qu'il a laissé à tous. D'abord, à son boulot, ensuite à sa façon de vivre, ensuite à son amie, ensuite à ses médecins, ensuite à ses amis. C'est terrible, que s'est-il passé dans ssa tête? je n'y comprends plus rien. J'ai besoin de déméler. J'aimerais que l'une de nous deux aient le courage de délivrer une adresse e mai, comme l'a fait la personne qui vient d'intervenir, et à qui je répondrai prochainemnt.
mon esprit se brouille. je te dis : à très bientôt. Courage et bonne semaine.

PS : Pour répondre d'abord à ton PS, je te remercie pour ton soutien et ta compréhension, malgré ma réaction souffrante au message de S. Je crois qu j'ai réagi ainsi car cela me faisait penser à ce que j'ai entendu, de la part de personnes proches, de ma famille notamment, qui ont voulu m'aider, dans les premiers jours, et qui ont du percevoir en moi cette défense que j'ai, limite agressive pour eux.
heureusement, dans les moments de souffrance, j'ai toujours réussi à trouver une personne, jusqu'à présent qui me tendait une main, dans la compréhension. Ces mains là, je fais tout pour essayer de les saisir, je me défends de ne pas le faire. Ecrire sur ce forum est nouveau pour moi. Jusqu'à présent, je ne l'avais pas fait, je n'ai pas connu ce type de relationnel, et donc, j'ai encore bien du mal à entrer dans certaines précisions (notamment sur sa maladie) par pudeur.

Certaines personnes proches me disent que je suis agressive, dans mes paroles. Quoi que je le suis de moins en moins car je suis soignée à présent, pour tenir le coup, grâce à de santi dépresseurs. Ca me chamboule toujours d'être jugée dans ma souffrance, surtout quand j'ai essayé de m'exprimer, aupr!s de proches.
C'est affreux d'entendre sa propre soeur dire : "Si tu avais été plus heureuse dans ton histoire d'amour avec lui, ça aurait été pire". Je ne sais plus où j'en suis dans mon relationnel, même familial. J'ai cependant trouvé une personne plus éloignée dans ma famille qui a été super avec moi, très discrète et très à l'écoute. heureusement qu'elle est là.
Ce qui m'a beacoup chamboulé, ce sont tous ces appels que j'ai eu les premiers jours, oncles, tantes, toute la famille a pris son téléphone
, et puis à présent : plus rien. Ils ont oublié ? Alors que c'est là où c'est le pire. Je ne crois pas que cela soit du à ma réaction, car j'ai fait attention à ne pas exploser devant ces paroles, de toutes façons, je ne pouvais pas exploser, j'étais trop attérée. Ce qui me bouleverse, c'est tout ce bruit, tous ces appels, puis plus rien. C'est terrible. Je préfererai encore qu'ils ne m'aient pas appelé. C'est fatigant au début de répondre à tous ces appels, de ces gens qui veulent savoir, qui posent plein de questions : pourquoi ? comment ? où ? emmetent des commentaires : "Il t' a fait un beau cadeau (sous entendu d'amour) 5IC ! " Va dormir après des paroles comme ça ! ou encore : "je m'inquiéte pour ta santé mentale" (oui...), "la mort fait partie de la vie" (c'est ça...) "Et tous ces morts, en Israël, il ya tant de gens qui souffrent (silence). J'EN POUVAIS PLUS ! Et les "copins" qui n'appellent pas du tout ! (j'ai su un jour en parlant avec la maman d'une de ces amies qu'elle ne sait pas quoi me dire : "dans ces moments là, on sait pas quoi dire, alors elle t'appelle pas.
Et ceux qui affirment que j'ai besoin d'être seule (seule ? pas vraiment en fait) etc etc...
Puis, après , RIEN ! aucun appel. "de toutes façons, v'était fini avec lui!" SIC). je te souhaite de rencontrer quelqu'un qui t'aimera et que tu aimeras ENCORE PLUS (SIC). C'est ça, je n'ai pas l'esprit libre, trop encombé de ce que l'on m'a dit. Ca m'a vraiment mis le coeur à l'envers.
C'est pourquoi j'ai trouvé auprès de toi comme une amie car tu as été super dans ta compréhension et ta lecture, et ton vécu résonne dans le mien. petit à petit, bien sûr, car il faut du temps pour comprendre, passés les difficultés premières de l'expression.

Pour Seth

#27 Posté le par DCF__1348
Je comprends mieux maintenant, mais en fait je pense que cela t'apportera peu (si tu ressens ce besoin de verbaliser comme tu dis) de fréquenter des forums en observateur, si tu n'y mets pas un peu de toi également, de ton expérience et de ton ressenti - on voit ton prénom, on a envie de te connaître plus, de partager des choses même si c'est forcément limité par le virtuel, cela peut aider aussi j'en ai fait l'expérience. Comme Martie, j'espère que tu n'as pas mal pris ma remarque, un peu abrupte aussi - je comprends que tu as du mal à parler de toi, alors qu'au contraire je suis très impudique pour ce genre de confession (qui appartiennent à l'expérience que chacun aura un jour, presque chacun, donc pour moi, pas un secret. Si ce que j'ai vécu peut aider quelqu'un, qu'il se sente moins seul, etc. je me sentirai utile de faire de ce malheur une force). Alors j'espère que tu ne renonçeras pas à fréquenter ce forum si tu as le sentiment que lire des témoignages, et peut-être qui sait, un jour livrer tes états d'âme peut t'aider.
Bon courage à toi aussi.
XX

Pour Steph : désolée !

#25 Posté le par DCF__1705
Oh, je suis profondemment désolée ! Je viens de lire tes messages, Steph, et mon intention n'était pas du tout de te blesser par des propos "méprisants". Je suis désolée, mille fois désolée. J'ai mal répondu car ta réponse rapide et bréve (et pourtant tu étais là, tu nous as lues) a piqué mon coeur très fragilisé par tant de paroles, entendues par ailleurs. je ne voyais pas l'être humain, la souffrance et le vécu qui se cachaient derrière tes paroles et à travers tes mails, cela m'est à présent plus facile, puisque tu as continué d'écrire. J'espère que tu comprendras cette parole malencontreuse qui ne te jugeait pas toi en tant que personne mais qui m'a ramené à une souffrance vécue (car je vis très mal ce type de paroles); Vraiment, je sais à présent toute la gentillesse et la douceur qu'il y a derrière et j'ai eu tort de m'emporter. Par contre, le fait d'avoir pu sortir le malaise a au moins permis de parler de façon authentique, sur ce forum, de ces paroles consolatrices qui ne peuvent consoler un être qui ne l'est pas, consolable et qui n'a pas envie de l'être - comme disait XX - et qui s'interroge même sur leur sens. Je rejoins encore la pensée de XX et l'en remercie de m'avoir épaulé, malgré ma maladresse, dans ma réaction spontanée à ton égard (à peine avais je envoyé ma réponse, je devais partir rapidement et je me suis dite : "j'aurais du prendre plus de temps pour répondre à ce message". effectivement, j'avais un léger regret ! Je le prends donc un peu plus à présent, ce temps à s'accorder, pour t'écrire, Steph.J'y suis allée un peu fort, je l'avoue, en parlant de "critique de cinéma". A te lire, dans ton premier mail, c'était tellement bref, que j'avais la sensation qu'une personne nous avais lues et, comme au sortir d'un livre, ou d'un film, énonçait ce qu'elle avait ressentie, sans pour autant qu'elle ait compris les personnes vraies qu'il y avait derrière. A présent que tu t'es plus dévoilé, comme nous, les masques sont tombés et la parole peut avoir un chemin plus libre, moins maladroit. Tu as raison, il y a un apprentissage spirituel, à faire. Une personne proche vient de m'offrir un petit livre qui présente différents anges spirituels (risque, passion, courage, liberté... ) et celui du deuil y est également présenté/ Je suis en train de le découvrir. Merci beaucoup d'avoir pris la peine de développer.
A bientôt.

Désolé!

#24 Posté le par DCF__1437

Désolé alors pour ma maladresse. Cela dit je comprends très bien le besoin de verbalisation à la suite de la perte d'un être cher. Si je ne me suis pas aventuré dans ce sens, c'est qu'Internet ne me convient pas pour manifester les affects et les émotions. Voilà pourquoi je m'en suis tenu, après avoir lu anonymement votre témoignage à la formule d'usage en laissant tout de même un bref mot d'encouragement. Pouvais-je lire un tel message et partir sans laisser ne serait-ce qu'un petit mot ? C'était ma façon de ne pas tomber dans un voyeurisme d'émotions. Mais le mieux aurait été de m'abstenir...

D'ailleurs plus j'écris et plus je me demande si je vais continuer à discuter dans les forums psy. Sans connaître la personne, il est toujours un peu risqué d'émettre un jugement.

Bon cheminement à vous tous...