JE L'AIMAIS

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Anciens messages (page 7)

La perception et la réalité

#18 Posté le par DCF__1437

Bien, c'est dommage que vous l'ayez perçu ainsi. Vous auriez pu au moins, malgré votre doute, vous abstenir de vos propos méprisants. Je traverse également un deuil difficile et profond. Je ne m'étendrai pas dans ce forum car mon histoire est beaucoup trop complexe pour que je réussisse à l'exprimer intégralement en quelques lignes.

J'ai perdu récemment un être cher que je considérais comme mon père adoptif, tellement cet être avait su m'accueillir avec mes carences et mes blessures au sortir des familles d'accueil. Je l'ai accompagné jusqu'à la toute fin. Quand ces événements sont arrivés (sa maladie), j'étais encore en pleine crise : je ne venais, quelques années auparavant,d'essuyer un refus de mon père biologique de me reconnaìtre. C'est également un deuil douloureux — car toute perte entraìne nécessairement un deuil — que de revivre une seconde fois l'abandon, même si la personne n'est pas décédée.

C'est ce deuil-ci qui m'a fait comprendre que j'étais également dans un processus de deuil profond que je n'arrivais pas à résoudre en raison du caractère particulier, voire abstrait de celui-ci.

L'expérience de l'attachement et du détachement, peu importe la forme que cela peut prendre constitue en soi l'apprentissage spirituel le plus difficile.

J'ignore si ce que je raconte ressemble à une critique de cinéma. Chacun est libre de ses perceptions pourvu qu'on ne les considère pas comme réelles.

conseils

#17 Posté le par DCF__6532
Ceci est un regard vu de l'extérieur. Votre messsage que vous venez de nous transmettre ressemble un peu à ces critiques de film ou de théâtre. On dirait que vous êtes complétement à l'extérieur de nous et que vous ne "savez pas". Le temps ? Qu'a t il à faire là dedans? Une très grande richese intérieure , que voulez vous dire? Croyez vous que la vie nous apprend par la souffrance ? Moi je ne crois pas. Je souhaiterai savoir si vous même avez vécu cela, sans commentaires extérieurs ou conseils. Je sais que mon message semble un peu dur pour vous. Mais ceux qui sont passés par ce type d'épreuves me comprendront. OLu bien développez un peu plus. Désolé, à présent je dois filer; J'espère retrouver sur ce forum Xx que je sens proche.

Un histoire d'amour

#16 Posté le par DCF__1437

Voilà ce que j'appelle une grande histoire d'amour...

J'admire aussi la grande authenticité avec laquelle vous livrez votre témoignage.

Accordez-vous tout le temps pour cicatriser complètement la blessure que vous portez à la suite de cette expérience. La vie vient de vous transmettre un enseignement spirituel de haut niveau. Avec une telle expérience, vous possédez maintenant une très grande richesse intérieure. Merci d'être venue nous la partager.

culpabilité (suite)

#15 Posté le par DCF__6532
La dernière fois qu'il m'a parlé, mon amour, c'était pour me dire : "pardonne moi pour tout le mal que je t'ai fait". Aujourd'hui, c'est tout le contraire, c'est moi qui lui demande pardon pour n'avoir rien compris, pour n'avoir rien vu et je ne casse de lui crier dans mon coeur : Pardonne moi, et je souffre, et je pleure. lui pardonner? mais lui pardonner de quoi? Aujourd'hui, c'est moi qui suis triste et qui me promène avec une culpabiité lourde, celle de ne pas l'avoir assez compris, celle de l'avoir embété avec l'avenir, alors qu'au présent, il était là. J'espère qu'il m'a pardonné cela; Il devait être sans doute très en colère intérieurement que je ne voies rien. Quelle tristesse et quelle naïveté d'âme j'ai eue; C'est beaucoup ça ma culpabilité, que je voulais échanger.

suite

#14 Posté le par DCF__6532

Oui, Xx, j'ai aussi la sensation que ce que nous avons vécu est quelque chose qui n'arrive pas fréquemment, à nos tranches d'âge.
En effet, la réaction de mon ami a été celle d'une personne jeune, aimant plus que tout la vie, et qui refuse de toute son âme la maladie et la mort.
Quoi qu'il en soit, il me parait important aussi de ne pas se laisser attirer, fasciner par toute la négativité qui nous a éclaboussées (vu de l'extérieur). J'aimerais beaucoup te raconter une belle histoire, pour imager ce que j'ai ressenti, dans mon amour pour lui.
Notre amour, c'était comme des vitraux, tout laids, vus de l'extérieur. Les passants, en voyant ces vitraux, ne s'approchaient pas et disaient : "Comme c'est moche, qu'est ce qu'on peut bien faire dans cet endroit"... Mais nous, nous étions à l'intérieur...de l'autre côté, dans l'obsscurité, et nous voyions la lumière passer. Et nous trouvions ça beau, magnifique, fabuleux. Ceux qui me disaient : "quitte le", ils n'étaient pas rentrés à l'intérieur de mon coeur, ils n'ont rien vu. A présent, je comprends le sens des vitraux.
Autre remarque : finalement... tous ces gens parlaient pour eux... C'est ce qu'ils auraient fait, eux, et ils ne doivent pas être très heureux en amour.
XX, tes mails m'aident à comprendre certaines choses, notamment sur cette idée de "nous préserver". Mon intuition me dit que c'est la jeunesse d'âme, le refus de la mort qui fait réagir comme cela les malades. Mais ce qui me déchire, c'est aussi que cela peut être le refus de l'âme de ne pas pourvoir accomplir sa vie, le refus catégorique qui fait que la personne repousse inconsciemment certains proches (en particulier l'amie), comme si les voir, leur parler les obligerait à verbaliser ce qu'ils ne veulent surtout pas verbaliser. Car la souffrance est trop profonde, et qu'ils ne se sentent pas suffisamment en "sécurité intérieure" pour en parler, pour des raisons qui n'appartiennent qu'à eux : la crainte de voir l'aimée souffrir, la crainte de la voir pleurer et de ne pas avoir assez de force pour l'épauler, la crainte de la "misère", de la détresse morale. Je n'ai jamais vu une seule fois mon ami pleurer. Je l'ai toujours vu digne. Jamais l'ombre d'une misère en lui. J'aurais "préféré" parfois qu'il se lâche, au lieu de me faire "lâcher prise". Quant à le voir rire, rire, ça faisait longtemps aussi. J'avais l'impression qu'il se maîtrisait énormément depuis plusieurs mois. Qu'il faisait attention à tout, calculait tout, ne se détendait pas assez.

Quand nous étions éloignés, quand j'étais en voyage par exemple, je lui disais au téléphone : "je me suis imaginée, en marchant dans la rue de telle ville (dont je lui racontais la beauté), que tu prenais ma main, que tu étais avec moi". Et quelle ne fut pas ma surprise quand il m'a répondu : "quelle horreur, comment peux tu imaginer ça?" J'étais très très vexée ! Je croyais qu'il me rejetait ! Alors, j'étais tellemennt mal que j'ai raccroché ! Il m'a rappelé et m'a dit : "mais qu'est ce qui te prend ?" Alors je lui ai dit que j'étais très fachée de ce qu'il venait de me dire. "Il m'a dit : Mais tu ne comprends pas". Non, je ne comprenais pas. Mais à présent, je comprends. en fait, mon ami ne pouvait pas supporter l'idée d'être mort un jour, et il devait y penser, dans ses pires cauchemars, et ça lui était insupportable, que loin de lui, dans mes voyages, je l'imagine comme un "être virtuel" qui est avec moi. Lui, il voulait être là, dans le présent; Idem, quand je lui disais : " ce soir, comme je n'avais pas de nouvelles de toi, et comme je voulais entendre ta voix, j'ai ré écouté tes messages". Il me disait : "arrête avec ça, j'aime paa". Comme si, pour lui, c'était glauque.
Je n'ose plus imaginer à présent qu'il est avec moi, aujourd'hui qu'il est mort, quand je marche dans la rue d'une jolie ville, je respecte sa volonté. Mais je le sens dans mon coeur.
Un jour, il m'a dit que j'étais égoïste. Sur le coup, je n'ai pas compris. Je me suis dit : "c'est sans doute lui qui est égoïste". Mais maintenant, je comprends, je prenais tout pour Moi, notre relation, je ne voyais pas qu'il y avait un autre problème qui le concernait lui. Mais pour cela, il faut de la mâturité, prendre du recul. Je ne savais pas.
Une de mes bonnes amies, que j'apprécie beaucoup, m'avait conseillé, il y a très longtemps, de "prendre du recul". Je n'en ai rien fait et je le regrette. Cette prise de recul m'aurait aidée sans aucun doute à mieux le voir, tel qu'il était. Je n'en avais pas du tout la force et je pense que là a été mon erreur.

A un moment donné, j'ai l'impression d'avoir agi comme une gamine. Si c'était à refaire, j'aurais fait cette prise de recul, mais avec amour sans jamais lui dire : "c'est fini" ou des horreurs preilles, que je ne pensais pas (après on riait quand on se rappelait... "Ah oui, c'est fini ? qu'est ce que tu fais le week end prochain? ou alors il me disait : "D'accord, c'est fini, donc... si on allait se promener ?", "D'accord, c'est fini, mais n'oublie pas que la semaine prochaine, je viens chez toi car je dois te bricoler ceci et cela". C'était drôle ! Ah, si seulement j'avais su Juste m'éloigner gentimment, en riant ainsi avec lui, quelques semaines, avec tact. Ainsi, sans doute, l'aurais je mieux vue, sa fatigue, Mais ce n'était vraiment pas facile.

Je pense aussi, mais c'est vraiment trop tard, que ces personnes malades ont un besoin urgent d'être aidée psychologiquement par un psy, un professionnel neutre, pas impliqué lui, et qui ne peut donc pas souffrir de ce qu'il va lui dire.

A présent, je t'embrasse bien affectueusement et te dis : à la semaine prochaine" pour pleins d'autres dialogues, je l'espère.