Une mauvaise qualité du sommeil est associée à une plus grande présence de plaques amyloïdes dans le cerveau chez les personnes ayant des fonctions cognitives normales, ce qui indique un risque accru de développer la maladie d'Alzheimer, selon une étude préliminaire qui sera présentée au congrès annuel de l'American Academy of Neurology (AAN).

Yo-el Ju de l'Université de Washington à St-Louis et ses collègues ont mené cette étude avec 100 personnes, âgées de 45 à 80 ans, dont la moitié avait un parent atteint de la maladie d'Alzheimer.

Dans le cadre d'une étude plus large, elles avaient déjà subi un scan du cerveau et une ponction lombaire pour mesurer les niveaux de protéines bêta-amyloïde-42 dans le liquide céphalo-rachidien ainsi que complété une variété de tests d'évaluation des capacités mentales et de mémoire, lesquels n'indiquaient aucune anomalie.

Pendant deux semaines, les participants portaient un actigraphe (au poignet) qui mesurait le mouvement et permettait d'indiquer l'efficacité du sommeil, définie comme le temps passé à dormir par rapport au temps passé au lit. Par exemple, si une personne passe 8 heures au lit mais ne dort que 6 heures, sa qualité de sommeil est de 75%. Dans cette étude, l'efficacité du sommeil médian était de 85% (une moitié ayant une plus grande efficacité du sommeil et l'autre, une moins grande efficacité).

Les images cérébrales et le liquide céphalo-rachidien montraient une maladie d'Alzheimer pré-clinique (un stade qui précède l'apparition des symptômes) chez un quart des participants. Ceux qui se réveillaient souvent, soit plus de 5 fois par heure, et ceux qui avaient une moins grande efficacité de sommeil étaient plus susceptibles de présenter des marqueurs de pathologie amyloïde.

Les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, même au stade précoce de la maladie ont typiquement des anomalies du sommeil, souligne la chercheuse.

Alors que cette étude ne montre pas un lien de cause à effet, une étude menée avec des souris par l'un des coauteurs, David Holtzman, a montré que, chez des souris modifiée génétiquement pour développer des plaques amyloïdes, celles qui étaient privées de sommeil de façon chronique développaient davantage de ces plaques.

La méthodologie de l'étude ne permettait pas de déterminer si l'apnée du sommeil était un facteur expliquant la corrélation entre interruption du sommeil et maladie d'Alzheimer.

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