Près de 4 personnes sur 10 (39 %) sont disposées ou très disposées à continuer le travail à domicile lorsque les mesures de confinement seront levées, selon une analyse de données préliminaires.

L'étude, à laquelle 1614 personnes ont participé du 4 au 17 avril, montre aussi qu'elles sont presque aussi nombreuses (37 %) à être peu ou pas du tout enclines à poursuivre le télétravail lorsqu’elles pourront retourner au bureau.

L'étude, toujours en cours, est menée par Tania Saba et Gaëlle Cachat-Rosset de l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal, en collaboration avec des chercheurs de l’Université Laval (Québec) et de la Toulouse Business School en France.

Ces données préliminaires ont été obtenues auprès d’un groupe de répondants composé à 75 % de femmes et à 25 % d’hommes et dont la plupart sont originaires du Québec. Âgés de 40 ans en moyenne, 85 % possèdent un diplôme universitaire et 70 % travaillent dans les secteurs public et parapublic.

Le tiers des répondants estiment que leur productivité a augmenté depuis qu’ils travaillent à distance. Ceux qui se disent plus productifs sont, en général, âgés de plus de 40 ans et doivent consacrer moins de temps à des obligations familiales ou autres. Autant d’hommes que de femmes se disent plus productifs.

La connaissance des technologies de l’information et le fait d'être bien outillé pour travailler à distance constituent des facteurs importants favorisant une meilleure productivité, montre l'étude.

En revanche, les personnes qui se sentaient isolées et loin des centres de décision rapportaient être moins productives depuis qu’elles font du télétravail.

Une baisse de productivité a aussi été rapportée par celles dont les tâches à accomplir dépendent de la capacité de travail des collègues.

« Ce sont là des éléments sur lesquels les organisations pourront agir si elles souhaitent accroître le télétravail, par exemple en créant des forums réguliers d'information et de consultation », note Tania Saba, professeure de relations industrielles.

Un peu plus de la moitié des participants ont dit avoir trouvé ou créé des solutions technologiques pour résoudre des problèmes liés à leur travail. C'était plus souvent le cas chez les participants plus jeunes, chez les hommes et ceux plus scolarisés que la moyenne.

Plusieurs ont dû innover pour surmonter des difficultés et faire preuve de résilience. Ils ont ainsi trouvé le moyen de concilier le télétravail avec des responsabilités familiales et personnelles, expérimenté des solutions pour mieux travailler en équipe ou dû relever le défi d’effectuer de nouvelles tâches.

C’est dans les plus petites organisations et les équipes plus restreintes que les répondants disent avoir le plus innové, probablement parce qu’ils recevaient moins de soutien de leurs organisations et devaient compter sur eux-mêmes pour réaliser le travail.

Tant chez les hommes que chez les femmes, les plus disposés à télétravailler après le confinement sont en général plus âgés et ils sont plus nombreux à devoir consacrer plus de temps à leurs responsabilités familiales ou autres.

« Le télétravail continue d’être considéré comme une bonne avenue pour concilier travail et vie personnelle, qu’on soit un homme ou une femme : il est donc faux de croire que le télétravail intéresse davantage les femmes que les hommes », souligne Mme Saba.

Environ 50 % des répondants n’avaient jamais ou presque jamais fait de télétravail avant le confinement.

Pour plus d'informations sur la psychologie du travail et sur les aspects psychologiques liés à la COVID-19, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Université de Montréal.
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