La tendance à l'inquiétude influence l'expérience de l'anxiété tout au long de la journée, montre une étude à paraître en mai 2022 dans la revue Personality and Individual Differences.

L'inquiétude n'est pas nécessairement une mauvaise chose. À des niveaux sains, elle peut aider à anticiper les menaces et à préparer l'avenir, souligne Rebecca C. Cox du Département de psychologie de l'Université Vanderbilt (États-Unis).

Mais elle devient moins adaptée si la fréquence et/ou l'intensité sont disproportionnées par rapport à la source de l'inquiétude, explique la chercheuse dans une interview accordée au psychologue américain Mark Travers.

L'inquiétude a probablement atteint le niveau clinique d'un trouble anxieux si elle interfère avec les objectifs et les valeurs dans la vie quotidienne, précise-t-elle.

Des recherches précédentes ont montré que pour les personnes souffrant d'un trouble d'anxiété généralisée, l'inquiétude peut avoir pour fonction de maintenir l'anxiété à un niveau élevé mais prévisible afin d'éviter d'avoir à subir un changement inattendu d'émotion.

La chercheuse et ses collègues (1) ont voulu, dans une étude menée avec 136 volontaires, examiner si cette hypothèse se confirmait dans le quotidien des gens. Pour ce, ils ont vérifié si la trajectoire de l'anxiété au cours de la journée différait en fonction du niveau de prédisposition à l'inquiétude.

La tendance à s'inquiéter des volontaires était d'abord évaluée au moyen du Questionnaire de l'inquiétude du Penn State (faites ce test rapide de 16 questions sur Psychomédia)

Les participants répondaient ensuite, trois fois par jour pendant une semaine, à des messages téléphoniques portant sur leur anxiété du moment présent.

Une baisse de l'anxiété tout au long de la journée était constatée chez les personnes ayant une tendance faible ou modérée à l'inquiétude. Ces résultats confirment ceux d'études précédentes indiquant que l'anxiété est généralement plus élevée le matin et plus faible le soir.

En revanche, l'anxiété restait élevée et stable tout au long de la journée chez les personnes très anxieuses. Ce qui est cohérent avec la théorie selon laquelle l'inquiétude problématique aurait pour fonction de maintenir le niveau d'anxiété élevé et constant. (TEST : Pourquoi s'inquiéter ? Quelles sont vos croyances sur l'anxiété ?)

Conseils pour réduire la tendance à s'inquiéter

Des niveaux élevés de prédisposition à l'inquiétude et de trouble anxieux généralisé sont à la fois courants et traitables, indique la chercheuse. Pour ceux qui recherchent un traitement, elle recommande les psychothérapies du courant cognitivo-comportemental.

Les facteurs liés à un mode de vie sain, tels que donner une priorité au sommeil et faire de l'exercice régulièrement, peuvent également aider à apaiser les inquiétudes.

Nous pouvons également diminuer le pouvoir de l'inquiétude en acceptant l'incertitude de la vie. Lorsque nous nous inquiétons de quelque chose sur lequel nous avons peu ou pas de contrôle, accepter et tolérer cette incertitude peut aider à cesser d'essayer de contrôler l'avenir en s'inquiétant.

Une direction de recherche future sera de poursuivre la vérification de l'hypothèse selon laquelle tenter d'éviter des changements inattendus d'émotion peut être une caractéristique de la propension à l'inquiétude et de développer des traitements psychologiques ciblant cette fonction.

Pour plus d'informations sur l'anxiété, voyez les liens plus bas.

(1) Sarah C.Jessup et Bunmi O.Olatunji.

Psychomédia avec sources : Personality and Individual Differences, Therapytips.org.
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