En psychologie, le bonheur et l'épanouissement sont des concepts différents. L'épanouissement (« flourishing ») réfère à une « bonne vie », ce qui est plus que le bonheur. L'épanouissement inclut plusieurs dimensions, dont la santé, la sécurité financière, le sentiment d'un sens à sa vie et les relations. (Qu'est-ce que l'épanouissement ou la vie florissante ?)

D'ailleurs, dans le classement établi par le rapport Global Flourishing, publié en avril 2025, la plupart des pays ayant obtenu les scores d'épanouissement les plus élevés ne figurent pas dans le palmarès des pays les plus heureux.

Le rapport, réalisé par des chercheurs des universités américaines Harvard et Baylor, en partenariat avec Gallup et le Center for Open Science, est basé sur une étude menée auprès de 207 000 participants dans 22 pays sur les six continents habités (+ Hong Kong) dans plus de 40 langues. Les participants sont ainsi représentatifs d'environ 64 % de la population mondiale, indiquent les chercheurs. (Lancement en 2021 de l'étude au coût de 43,4 M$)

Les pays les plus épanouis

Certains pays ayant enregistré les niveaux d'épanouissement les plus élevés étaient inattendus, souligne Tyler VanderWeele de l'université Harvard, coauteur.

Voici le Top 10 des pays les plus épanouis :

  1. Indonésie
  2. Mexique
  3. Philippines
  4. Israël
  5. Nigéria
  6. Argentine
  7. Kenya
  8. Pologne
  9. Brésil
  10. Égypte

Alors que les habitants des pays riches et développés déclaraient se sentir en meilleure en sécurité financièrement et plus satisfait de leur vie, ces pays n'ont pas tendance à se classer aussi bien dans d'autres catégories telles que le sens, les relations ou le caractère prosocial, qui est un comportement qui favorise la gentillesse et la cohésion sociale.

L’Indonésie, les Philippines et le Nigéria (5e) ne figuraient pas dans le top 20 du Rapport mondial sur le bonheur. La Suède, par exemple, qui se classe 4e dans le palmarès des pays les plus heureux, se situe vers le milieu dans celui de l'épanouissement. Les États-Unis se classent également au milieu pour l'épanouissement.

L'épanouissement chez les jeunes et les plus âgés

Un résultat qui ressort de cette étude et d’autres rapports sur le bien-être est que les jeunes ont tendance à ne pas s’en sortir aussi bien que les autres groupes d’âge.

L’épanouissement tend à augmenter avec l’âge, de sorte que les individus les plus jeunes déclarent les niveaux d’épanouissement les plus bas, rapporte Tyler VanderWeele. Mais ce n'est pas le cas partout – en Pologne et en Tanzanie, par exemple, l'épanouissement tend à être plus élevé chez les jeunes. (Les générations Z et Y sont celles ayant le moins de bien-être)

Plusieurs théories expliquent les difficultés rencontrées par les jeunes. Une étude a émis l'hypothèse que les systèmes éducatifs des pays développés tendent à être plus compétitifs pour obtenir de meilleurs emplois, ce qui peut engendrer davantage de stress chez les jeunes. Une étude a également montré que les gens perçoivent peu d'opportunités de mobilité sociale et ont le sentiment que leur travail acharné ne porte pas nécessairement ses fruits.

L’épanouissement était évalué à l’aide de deux questions pour chacun des six domaines suivants : bonheur, santé, sens, forces de caractère, relations et sécurité financière.

Des conditions qui favorisent l'épanouissement

Les données montrent notamment qu’il existe des moyens de trouver le bien-être dans de multiples circonstances –– et pas seulement dans les pays développés ayant un produit intérieur brut élevé, mentionnent les chercheurs. L’une des conclusions principales de l’étude et d’autres recherches sur le bien-être est que les relations humaines sont essentielles pour une bonne vie. Les personnes qui participent à la vie civique, tout comme celles qui vivent avec d’autres ou partagent régulièrement des repas, ont tendance à déclarer un bien-être plus élevé.

Certains aspects de l'épanouissement sont sous le contrôle d'une personne, mais d'autres ne le sont pas, soulignent les chercheurs. « Lorsqu'une personne est malheureuse, c'est un problème individuel », a-t-il déclaré. « Mais lorsque la population est mécontente, c'est un problème structurel, et un problème structurel exige des solutions structurelles. »

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Global Flourishing Study, Harvard University, Psychology Today, CNN, Nature mental Health.
Tous droits réservés.