En France, le rapport de la mission d'information sur les sels nitrités dans l’industrie agroalimentaire « rappelle qu'il existe aujourd’hui une certitude scientifique : la charcuterie nitrée est cancérigène pour l’Homme », rapporte le site gouvernemental Vie publique.

Le rapport a été rendu public le 13 janvier 2021.

« Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé, en 2015, la charcuterie comme “cancérigène avéré pour l’Homme” en s’appuyant sur des preuves suffisantes concernant le cancer colorectal », rappelle le communiqué. (Les charcuteries sont cancérigènes et les viandes rouges le sont probablement, selon l'OMS)

« Avec l’alcool, la charcuterie est ainsi devenue le seul aliment consommé en France faisant l’objet d’un tel classement. »

Selon un rapport du CIRC paru en 2018, la consommation de charcuteries a contribué, en 2015, à plus de 4 380 cas de cancer (500 cas de cancer de l’estomac et 3 880 de cancer colorectal) en France.

« En conséquence, Santé publique France recommande de ne pas dépasser une limite de 150 grammes de charcuterie par semaine, ce qui représente environ trois tranches de jambon blanc. Ces prescriptions sont très loin d’être respectées : 63 % des Français les dépassent, ce qui est préoccupant », rappelle le communiqué.

« De nombreux scientifiques incriminent, pour expliquer cette cancérogénicité, les nitrites et nitrates ajoutés dans la charcuterie comme conservateurs, fixateurs de couleur accélérateurs de maturation. »

« 76 % environ de la charcuterie mise sur le marché dans la grande distribution contiendrait des nitrates ou des nitrites » : nitrite de sodium (E250), nitrate de potassium (E252), nitrite de potassium (E249) ou nitrate de sodium (E251), indique le rapport.

La filière bio et les produits sous signe de qualité et d’origine (SIQO) sont aussi « largement utilisateurs d’additifs nitrés », « à de très rares exceptions », précise-t-il.

MM. Daniel Benamouzig et Joan Cortinas, auteurs d’une étude réalisée à la demande du ministère de la Santé sur les activités politiques des acteurs du secteur agroalimentaire en France, entendus au cours des auditions, identifient « trois types de stratégies mises en œuvre par les acteurs de l’agroalimentaire pour peser sur les orientations et les décisions des pouvoirs publics, afin de défendre leurs propres intérêts » :

  • les stratégies d’ordre cognitif, consistant à « fabriquer de l’ignorance »,
    « produire du doute » et « recadrer les débats » ;

  • les stratégies de représentation d’intérêt consistant à « faire circuler des énoncés » ;

  • et les stratégies d’ordre symbolique visant à créer un discrédit social sur des travaux de recherche et leurs auteurs ou en entreprenant des actions en justice.

Les rapporteurs formulent huit propositions, dont l'interdiction de l’utilisation des additifs nitrés dans la charcuterie à compter du 1er janvier 2023 pour les produits à base de viande non traités thermiquement et à compter du 1er janvier 2025 pour l’ensemble des produits de charcuterie.

Un avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) est attendu pour avril.

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Vie publique, Assemblée nationale (rapport).
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