Mise à jour (août 2014) : Suvorexant autorisé aux États-Unis.

Un comité consultatif a recommandé à l'agence américaine du médicament, la Food and Drug Administration (FDA), d'autoriser la mise sur le marché du suvorexant (Belsomra) du laboratoire Merck. Il s'agit du premier représentant d'une nouvelle classe de somnifères : les antagonistes des récepteurs des orexines. La FDA entérine le plus souvent les recommandations de ces groupes consultatifs.

Les somnifères actuels, ont rappelé des membres du comité, ne sont pas efficaces chez tous les patients. Plusieurs benzodiazépines à courte durée d'action et d'autres hypnotiques comme le zolpidem (Stilnox et générique) et la zopiclone (Imovane et génériques) ne maintiennent pas le sommeil longtemps.

Le mode d'action de Suvorexant est différent des somnifères actuellement disponibles. Alors que ces derniers agissent sur les mécanismes d'induction du sommeil, le nouveau médicament agit sur les mécanismes de l'éveil. Il inhibe l'action des neurotransmetteurs orexines qui jouent un rôle essentiel pour le maintien de l'éveil. Il agit comme antagoniste des récepteurs OX1R et OX2R, bloquant ainsi la liaison des orexines A et B à ces récepteurs. Sa demi-vie est de 12 heures, plus longue que celle des autres somnifères.

Des membres du comité ont exprimé des inquiétudes quant aux possibles effets secondaires :

  • Une somnolence diurne augmente avec la dose et peut altérer la conduite automobile.
  • Idées suicidaires : parmi les participants qui recevaient un placebo, 0,1 % avaient des idées suicidaires comparativement à 0,2 % de ceux qui recevaient de faibles doses et à 0,7 % de ceux qui recevaient de fortes doses.
  • Narcolepsie : celle-ci est associée à une baisse des taux d'orexine. Selon la FDA, au moins un cas possible de cataplexie a été observé. Cette personne avait « une faiblesse des genoux lorsqu'il riait ». La cataplexie peu sévère peut être « facilement négligée », souligne le Dr Ronald Farkas (investigateur de la FDA).
  • Effet qui dure plus longtemps chez les femmes obèses : le médicament étant métabolisé plus lentement chez les femmes et les obèses, il est possible que les femmes obèses aient une clairance trois fois plus lente que les hommes sans excès de poids.
  • Cholestérol : il semble qu'il y ait une relation dose-dépendance entre le Suvorexant et le cholestérol.
  • Interactions médicamenteuses : certains s'inquiètent du fait qu'il existe peu de données sur l'impact des comorbidités et des associations médicamenteuses.

En janvier dernier, la FDA exigeait une réduction des doses recommandées du zolpidem (Ambien, Stilnox, Sublinox) en raison notamment des risques pour la conduite automobile.

Or, s'inquiète notamment le groupe de défense Public Citizen, qui note que la FDA recommande de ne pas conduire le lendemain de la prise du zolpidem, suvorexant demeure dans le corps six fois plus longtemps. Le médicament devrait être arrêté 2 à 3 jours avant de conduire, dit le Dr Sammy Almashat, mais « Dans quelle mesure est-ce réaliste ? ».

Un autre somnifère de la classe des antagonistes de l'orexine est le daridorexant (Quviviq) : Qu'est-ce que le Quviviq (daridorexant), somnifère de nouvelle classe autorisé en Europe (2022).

Psychomédia avec sources : Medscape, Fierce Biotech.
Tous droits réservés.